The Lone Ranger

The Lone Ranger est un western sale et violent, avec des personnages crépusculaires aux intentions troubles, une interprétation moderne et réaliste des mythes de l’Ouest américain. Enfin, pas tout à fait.

À l’origine, The Lone Ranger, c’est un feuilleton radio des années 1930, puis une série de bouquins dans la plus pure veine pulp, mettant en scène un justicier solitaire masqué et son fidèle compagnon indien qui redressent les torts dans le Far-West; le personnage a été adapté plus tard à la télévision dans des aventures dégoulinant de bons sentiments. Du coup, quand on entend que Disney veut en faire un film, on hésite.

Surprise: les auteurs ont pris le parti de la démolition des mythes et du second degré: on a donc le droit à un Lone Ranger ultra-idéaliste, un Tonto (le fidèle indien, joué par un Johnny Depp fidèle à lui-même) mystique et cinglé, une ribambelle de méchants pas piqués des hannetons, un cheval qui cabotine et des scènes très spectaculaires.

Surtout, ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que c’est Tonto qui raconte toute l’histoire, soixante ans plus tard. Dans le genre “narrateur peu fiable”, difficile de faire mieux. Ou pire. Les gens qui sont allergiques au cabotinage vont râler sur le côté Pirate des Caraïbes N+1 du film, avec Johnny Depp qui fait des siennes; je l’ai pourtant trouvé bien plus juste dans ce rôle que dans les trois derniers films dans lesquels je l’ai vu jouer.

Après, il faut se laisser prendre à l’histoire: c’est de la grande aventure, avec des grands espaces (très belle photo, d’ailleurs), des grands sentiments, des grands enjeux et des cascades à grand spectacle. C’est très souvent drôle et souvent très drôle.

Dans le genre “blockbuster de l’été”, il y a bien pire à voir ces temps que ce The Lone Ranger décalé; je vous le recommande donc avec enthousiasme: dépêchez-vous tant qu’il est encore en salles.

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5 réflexions au sujet de “The Lone Ranger”

  1. Très dans la veine du Frelon Vert sorti il y a quelques années … Logique, tu me diras vu l’atavisme familial des “heros”.

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    • Si tu veux parler du lien familial entre le Lone Ranger et le Frelon Vert, oui, mais je dois t’avouer que je viens de l’apprendre via Thomas Laborey sur Facebook.

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  2. Effectivement, c’est du Pirate des Caraïbes, la mer en moins. Ceci dit, je le trouve même plus réussi côté rythme et la scène du train, avec l’ouverture de Guillaume Tell, me faisait penser à du Buster Keaton. Bref, un bon divertissement estival !

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  3. Bien aimé moi aussi, après un lamentable quatrième épisode de “Pirates des Caraïbes”.
    Johnny Depp fait du Johnny Depp, mais la transposition de l’équipe de “Pirates” vers le far-west leur a fait le plus grand bien.
    Ça va vite, pas de temps mort, de l’humour (même si parfois, ça tombe complètement à plat, comme la scène avec la cage à oiseau qui n’a dû faire rire que celui qui l’a écrite…) et des scènes spectaculaires. Car oui la scène finale avec l’ouverture de Guillaume Tell est assez jouissive il faut le dire, l’association scène+musique marche du tonnerre !
    J’en suis ressorti avec le sourire, c’est un (bon) signe !

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  4. Hé bien je pars avec un gros a-priori tout de même. Mais à te lire, il peut y avoir des choses intéressantes dans ce film. Bon, partir très bas permet de ne pas être déçu dans un sens 😉 Faudra que je tente.

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