The Night Flight Orchestra / Black Mirrors / Macakatac à Meyrin

Dans mon agenda concert (de ministre), il y a des dates prévues longtemps à l’avance, et il y a ce que j’appellerais des “concerts d’opportunité”. La venue de The Night Flight Orchestra à l’Undertown de Meyrin en est un exemple: je me suis décidé à y aller en à peine dix jours.

À la sortie du bureau, j’ai donc enfourcher mon fidèle destrier nucléaire (version 2.0) et c’est parti pour Meyrin! J’y arrive heureusement juste avant la pluie et j’ai le temps de boire une bière et de manger un morceau avant l’ouverture des portes.

Macakatac (Jungle Street Rock, Suisse) en concert à L’Undertown de Meyrin (Suisse), le 7 décembre 2018. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

C’est Macakatac, un groupe suisse romand qui se définit comme “Street Jungle Rock”, qui ouvre le bal. Musicalement, c’est très classique: du rock carré avec un gros son, deux guitares en façade, c’est efficace et il y a du métier. Je suis moins convaincu par un jeu de scène ultrastatique et par la volonté du chanteur d’interpeler le public en anglais. Je sais bien qu’on est à Genève, mais quand même.

Black Mirrors (rock, Belgique) en concert à L’Undertown de Meyrin (Suisse), le 7 décembre 2018. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Au reste, Black Mirrors, qui prend la suite, n’aura pas cette pudeur. Le groupe belge, emmené par une chanteuse au look de chamane, se lance dans un hard-rock là encore très classique, mais teinté de mysticisme et au jeu de scène particulièrement énergique.

Je dois avouer que, s’ils étaient très plaisants à écouter, je n’ai pas été particulièrement impressionné par la musique de ces deux formations. C’est sans doute trop classique – ou trop connoté sixties – pour moi. Je vais être honnête: je suis venu pour The Night Flight Orchestra. Et je n’ai pas été déçu.

The Night Flight Orchestra (classic-rock, Suède) en concert à L’Undertown de Meyrin (Suisse), le 7 décembre 2018. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

The Night Flight Orchestra, c’est un supergroupe suédois, où officient des membres de Soilworks et Arch Enemy, mais dans un registre radicalement différent. Leur musique est en effet un classic-rock à la sauce eighties, teinté de disco.

Dit comme ça, ça fait peut-être un peu peur, mais si je vous dis qu’on y trouve une blinde d’inspirations venues de groupe comme Saga, Toto, Journey et bien d’autres qui ont fait les beaux jours de cette époque, c’est déjà plus alléchant.

Déjà, sur scène, le groupe débarque avec autant de musiciens que les deux formations précédentes mises ensemble: batteur, basse, claviers, deux guitaristes (dont un qui fait des percussions), le chanteur et deux choristes. Faire tenir tout ce petit monde sur la scène du microscopique Undertown tient de la gageure, mais on y arrive.

Tout ce petit monde arrive dans des accoutrements très SF eighties, mention spéciale à l’uniforme violet (et violent) du “commandant de bord”, le gigantesque Björn Strid. Et, tout de suite, on se retrouve face au meilleur groupe des années huitante qui n’ait jamais existé.

The Night Flight Orchestra (classic-rock, Suède) en concert à L’Undertown de Meyrin (Suisse), le 7 décembre 2018. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Entendons nous bien: la musique de Night Flight Orchestra n’est pas originale pour deux sous, mais elle reprend tellement bien les codes du classic-rock de l’époque qu’on a l’impression d’entendre un best-of. Sauf que la plupart des titres viennent des albums Amber Galactic et Sometimes the World Ain’t Enough, parus respectivement l’année passée et cette année.

Et puis, sur scène, c’est assez la folie, malgré l’espace restreint, les musiciens virevoltent, les choristes s’en donnent à c(h)œur joie, claviers et guitares nous balancent des soli de folie, le chanteur domine les débats – et ses collègues – et, fondamentalement, tout le monde s’amuse beaucoup.

Y compris le public. Lequel n’est hélas pas venu très nombreux – une centaine de personnes, je dirais – mais sait donner de la voix. Après un rappel et un bonne heure de spectacle, The Night Flight Orchestra rembarque dans son vaisseau spatial pour la prochaine étape de son vol interstellaire (une galaxie très lointaine appelée Zurich), laissant derrière eux des étoiles plein les yeux et un Alias très content.

D’autant que le trajet du retour – quinze kilomètres à vélo, quand même – s’est fait au sec. Il y a un dieu pour les vieux prog-heads.

Comme j’y suis allé un petit peu “à la fraîche”, je n’ai somme toute pas beaucoup de photos. Non, sérieux: pour moi, 40 photos pour trois groupes, c’est peu! La galerie est, comme d’habitude, sur Flickr, sous licence Creative Commons.

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