Tigres Volants : métahistoire – ou pas

Disons-le franchement : même selon les standards raisonnablement bas de la branche, Tigres Volants est loin d’être un succès commercial. Contrairement à d’autres, j’aurais un peu du mal à dire « c’est de la faute d’Internet ». Les raisons sont plutôt à chercher du côté du fait que, aussi curieux que cela puisse paraître, la science-fiction a nettement moins d’attraits dans le microcosme rôlistique que le médiéval fantastique ou même que l’occulte contemporain.

Ça et le fait qu’objectivement, Tigres Volants n’est pas exactement un jeu facile d’approche : beaucoup de peuples et de cultures différentes, beaucoup de nations aux agendas plus ou moins divergents, des trucs et des machins. Ce qui a amené Thias à lâcher une bonne vieille provoc’ dont il a le secret : « Tigres Volants a besoin d’une métahistoire. »

(Pour ceux qui se demandent en quoi c’est une provocation, j’ai dit et répété, notamment sur la quatrième de couverture du livre de base, qu’il n’y a pas de métahistoire dans Tigres Volants.)

En discutant plus avant, il a fait remarquer qu’il y avait de fait, dans l’univers du jeu, une ou même plusieurs métahistoires, même si elles n’étaient pas mises en avant. Le principe du « Choc terrien » est un exemple. Il y en a d’autres, comme les mystères d’Erdorin (la Terre d’avant l’Exil), les Œuvres majeures des Siyani ou ce qui se cache au-delà de la Sphère.

La question n’est pas seulement de se demander quels sont ses métahistoires – je préfèrerai parler de « thèmes » ; on a sa fierté… –, il faut aussi se demander comment mieux les intégrer dans les suppléments à venir et, surtout, comment y intégrer les personnages. Cela va sans doute demander des scénarios plus orientés vers un ou plusieurs de ces thèmes et, surtout, une définition de ce qui peut être fait.

Tout le problème de l’introduction d’une métahistoire provient du fait qu’on fait entrer des notions de secrets et de révélations. Dans l’optique d’une collection où je ne suis plus le seul à écrire, cela veut dire que d’autres doivent connaître ces secrets (que je ne connais pas réellement moi-même) ; je me retrouve dans une situation que j’aurais aimé éviter : celle de ne pas pouvoir dire ce que je veux, mais de dire ce que je ne veux pas quand je le vois.

Je pense que l’idée est bonne, même si je doute qu’elle n’arrive à « sauver » Tigres Volants de l’anonymat. Le problème est d’arriver à trouver rapidement une solution à ce dilemme ou, à tous le moins, un modus operandi qui soit gérable pour tout le monde.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.