Tintin au Musée Hergé

Lorsque j’étais venu à Louvain-la-Neuve il y a deux ans, j’avais noté du coin de l’œil l’existence d’un Musée Hergé, que je n’avais pas eu le temps de visiter. Je ne suis pas un tintinophile averti, ni même un grand fan du héros à la houppe, mais je mentirais si je disais que ce n’est pas une bande dessinée qui a marqué mon enfance.

Comme j’avais un peu de temps le vendredi matin avant l’ouverture du Festival en Jeux, j’en ai profité pour faire un saut dans la bâtisse (fort moche, au demeurant) en question et, même si l’entrée n’est pas donnée (€9.50) et que les photos y sont interdites (ce qui m’évitera d’avoir l’air ridicule), je ne l’ai pas regretté.

Le Musée Hergé est de construction moderne. Peut-être trop, mais passons. Sa conception intérieure est également très moderne, en ce que la visite se fait obligatoirement avec l’assistance d’un audio/vidéo guide (un iPod Touch); il y a certes des légendes et des explications écrites dans les salles, mais le plus gros de l’information passe par ce gadget.

Cela dit, c’est raisonnablement bien foutu: le guide contient, outre un commentaire audio, des extraits de vidéos ou le ci-devant Georges Remi raconte sa vie et son œuvre, sans ostentation. Parfois, les repères (numérotés) des commentaires ne sont pas évidents à trouver dans les salles, mais il y a des plans.

L’exposition est un peu basique, sans grandes révélations ni controverses – on frôle même parfois (rarement, heureusement) l’hagiographie – mais tout de même très intéressante. Elle contient bien évidemment son lot de documents rares, qui permettent de voir l’évolution du style de Hergé, son époque, ses influences.

C’est surtout cette partie qui est la plus intéressante: en replaçant Tintin (et son auteur) dans le contexte qui l’a vu naitre, politique – la Belgique des années 1930 – mais également artistique, on comprend beaucoup de choses. Notamment le fait que la “ligne claire” est née de contraintes techniques (la qualité des rotatives de l’époque) et que d’autres contraintes ont imposé un découpage en “strips” pour certains albums.

La deuxième partie de l’exposition est consacrée aux différents albums et aux personnages des différents albums, leurs origines et leurs inspirations. Cela fourmille d’anecdotes et de détails plus ou moins intéressants; l’album Tintin au Tibet, qui est considéré comme étant particulièrement marquant dans la carrière du dessinateur, a droit à une place spéciale.

Il y a une section qui est également consacrée au Journal de Tintin et aux différents collaborateurs du dessinateur, comme Edgar P. Jacobs, Bob De Moor, Jacques Martin ou Roger Leloup et une dernière salle qui illustre l’impact de cette bande dessinée dans le monde.

J’ai été quelque peu surpris de voir un tel musée à Louvain-la-Neuve, si loin de la Bruxelles d’Hergé; il existe peut-être d’autres musées consacrés à son œuvre et, du coup, je ne sais pas trop à quel point celui-ci est “officiel”. Personnellement, je l’ai trouvé très intéressant, illustrant le côté à la fois infiniment local et universel de l’œuvre.

Si vous passez dans le coin et si vous aimez la bande dessinée – même si Tintin n’est pas votre tasse de thé – cela vaut la peine de passer deux heures dans cet espèce de gros berlingot de béton.

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