Turilli / Lione Rhapsody: Zero Gravity

La dernière galette de Rhapsody of Fire est à peine refroidie – OK, elle était un peu tiède à la base – que voici l’homonyme. Rebaptisé pour l’occasion Turilli / Lione Rhapsody, la formation du guitariste prodige italien nous propose un nouvel opus, intitulé Zero Gravity.

Soyons honnête: le metal symphonique des multiples Rhapsody est un genre qu’on aime bien haïr et qu’on achète quand même. Le plaisir honteux, façon bloc d’un litre de crème glacée qu’on attaque à la cuillère.

Alors oui, c’est un empilement de superlatifs nourris aux stéroïdes, du metal symphonique composée par un guitar-hero avec un goût très prononcé pour l’opéra italien. Qui plus est, avec son sous-titre Rebirth and Evolution, la nouvelle formation affiche son intention de réinventer le genre. C’est pour le moins ambitieux.

Rayon superlatif, on peut commencer par le format de ce Zero Gravity: onze pistes, presque une heure; il y a de la matière. Cela dit, peu de pistes dépassent les six minutes, ça reste raisonnable – sur ce point-ci en tout cas.

Le contenu, c’est autre chose. Bon, les habitués du genre ne seront pas particulièrement étonnés d’apprendre que cet album fait dans la démesure.

Déjà, ce n’est pas comme si Luca Turilli était connu comme ayant un style sobre. Et si le précédent chanteur, Alessandro Conti, n’avait pas démérité (par exemple sur Prometheus), Fabio Lione – ex-Rhapsody of Fire et qu’on a également entendu sur le dernier album de Nanowar of Steel – c’est encore une autre pointure.

Après, c’est le jeu. On écoute ce genre d’album pour en prendre plein les oreilles et, sur ce point, Turilli / Lione Rhapsody ne déçoit aucunement.

En effet, Zero Gravity enchaîne les grosses baffes à fond les ballons: de « Phoenix Rising » à « Multidimensional », ça déboule à coin! À noter au passage l’énorme « D.N.A. (Demon and Angel) », qui prouve au passage les qualités d’Elize Ryd, chanteuse d’Amaranthe.

La deuxième moitié de l’album change quelque peu de registre, avec des pistes qui puisent leur inspiration dans l’art lyrique italien: « Amata Immortale », « Arcanum (Da Vinci’s Enigma) » et « Oceano ». Avec, au milieu, un bizarre « I Am » qui vient emprunter à Queen.

Au final, Turilli / Lione Rhapsody gagne-t-il son pari? Pour ce qui est de renouveler le metal symphonique, j’en doute. Par contre, pour ce qui est d’en mettre plein les oreilles (et aussi plein les yeux, pour peu qu’on ait un minimum d’imagination), Zero Gravity remplit le contrat et plus encore!

Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est l’album de l’année, mais, à l’énergie, il se hisse allégrement dans le peloton de tête.

Bonus: la lyric-video de « D.N.A. (Demon and Angel) », qui n’est pas le truc visuel le plus foufou du moment, mais que vous retrouverez certainement en concert pour faire karaoke dessus

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