Unitopia: Artificial

Si on en croit certaines gazettes spécialisées, Unitopia est la dernière sensation en matière de rock progressif, un nouveau souffle venu d’Australie, de l’original, du beau, du grand et leur nouvel album, Artificial, est là pour le prouver une fois pour toute. Ceux qui perçoivent dans mon propos comme une légère pointe  de sarcasme me connaissent bien: de mon point de vue, Unitopia n’a pas inventé l’eau chaude et parvient tout juste à l’utiliser convenablement pour faire un thé à peu près buvable.

Leur précédent opus, The Garden, avait ramassé une volée de critiques très positives; personnellement, à son écoute, je n’avais ressenti qu’une vague pointe d’ennui à l’écoute d’un rock progressif certes de bonne facture, mais manquant singulièrement d’inspiration et de souffle. Pour un bol d’oxygène, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux.

Grâce à Progressive-Area.com, j’ai pu écouter cet Artificial un peu avant sa sortie européenne officielle et mon impression générale est qu’il est certes un cran au-dessus, mais qu’il n’y a toujours pas de quoi crier au génie (surtout que, quand on crie au génie, on se gèle).

Le souci majeur que j’ai avec Unitopia, c’est que c’est un groupe qui semble puiser son inspiration dans les exemples les plus insipides du néo-prog des années 1980 ou dans The Flower Kings, groupe plus récent mais qui n’a jamais réussi à me convaincre. En plus, le saxophone est un instrument qui me donne vite des boutons et le groupe tend à en abuser; je ne suis pas non plus fan de la voix de Mark Trueack.

Paradoxalement, ce qui le sauve à mes oreilles est une influence Yessienne subtile, mais qui parvient à donner une impulsion mélodique à certains des morceaux de l’album (“The Rule of 3’s” ou “Gone in the Blink of an Eye”, notamment).

Je passerai sur le calamiteux “hommage” aux Beatles, “Nothing Last Forever” — qui semble bien durer des plombes, mais je soupçonne que c’est parce que je n’aime pas les Fab Four. Il est assez heureux que l’album compte quelques morceaux plus réussis, comme “Not Human Anymore”, qui rappelle un peu Cairo, “Tesla” (qui, malgré un début laborieux, contient un fabuleux instrumental) ou le dyptique symphonique “The Power of 3 / The Rule of 3’s”, rentre-dedans mais sympathique.

Artificial n’est pas ce que j’appellerai un bon album de rock progressif. Il a ses bons (voire très bons) moments, mais, dans son ensemble, je le trouve franchement moyen. Je me répète, mais c’est plus une question de goûts personnels que de qualité générale; il y a des groupes qui appuyent sur les boutons qu’il ne faut pas et. hélas pour eu, Unitopia est de ceux-ci. Cela dit, je doute que mon opinion ait un si grand impact que ça, non plus…

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