USA über alles, tome 3

Foin des séries kilométriques, avec USA über alles, Jean-Pierre Pécau a le bon goût de signer un triptyque uchronique dont le troisième et dernier tome, sous-titré “L’Ombre rouge”, vient donc de sortir ces jours. On y retrouve le pilote français, Nicolas Charlier, évadé des goulags soviétiques et qui se retrouve pilote d’essai d’un bombardier américain révolutionnaire, nom de code “Aurora”.

La question étant, s’est-il réellement évadé ou a-t-il été évadé par les services secrets soviétiques pour servir d’agent infiltré? Ou plutôt, ça aurait dû être la question, sauf que, sur une bonne moitié de cet album, ça ne l’est pas et on a un protagoniste qui ne sert pas à grand-chose dans l’histoire principale.

Alors certes, on a droit à quelques morceaux de bravoure, comme la fuite du Thunderbird – le bombardier en question – dans une séquence qui est un hommage au film Firefox (si vous vous en rappelez, c’est soit que vous aussi êtes un vieux, soit que vous regardez trop NRJ12, ou les deux) et où un as allemand à bord d’un jet américain essaye d’abattre un as français, aussi dans un jet américain.

Le problème, que je trouve d’ailleurs un peu trop récurrent sur les séries uchroniques signées Jean-Pierre Pécau, c’est que l’intrigue principale est souvent rattrapée par la Grande Histoire, celle qui fait et défait les empires et qui tend à bouffer les protagonistes comme autant de pop-corn.

Du coup, on a un héros qui aurait eu un impact à peu près identique sur la fin de cette histoire s’il avait été vivant ou mort. Ce qui est un peu gênant quand on s’attend à lire une aventure, avec de l’action, des rebondissements et un final en apothéose. Ça m’ennuie, parce qu’autant j’avais bien aimé les deux premiers tomes, autant je suis déçu par cette conclusion.

Je me demande jusqu’à quel point la quantité ahurissante de scénarios sur auxquels Pécau a participé récemment et qui sortent ces temps commence à avoir une influence sur leur qualité. Un de ses rares points positifs de ce troisième tome, c’est qu’il justifie – enfin! – le titre de la série. Dans une séquence qui se déroule d’ailleurs à Genève.

Dans l’ensemble, cette série est sympa. C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose: bonne, parce que ce n’est pas un gros ratage, mauvaise, parce que j’ai l’impression qu’elle aurait pu être plus qu’un exercice de style uchronique – qui plus est sur un thème classique – et une excuse pour montrer des avions improbables.

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