Via Fabula, de La Sarraz à Romainmôtier

J’ai l’impression que mon été est placé sous le signe de la randonnée: après la virée auvergnate, j’ai été invité par les confrères d’Ars Ludendi pour tester Via Fabula au cours d’une petite balade entre La Sarraz et Romainmôtier.

Commençons par le commencement: Ars Ludendi est une association suisse qui cherche à promouvoir le jeu de rôle en tant que média, notamment culturel. Il se trouve que j’en suis devenu récemment membre, mais j’avais déjà eu pas mal de discussions avec un de ses fondateurs, Pierre « Dr Nemrod » Saliba.

C’est d’ailleurs lui qui a écrit Via Fabula, un petit jeu narratif prévu pour s’insérer dans une balade en groupe. Le concept en est simple: un des randonneurs devient guide et a dix minutes pour développer une narration sur la base d’un lieu ou d’un objet (ou, éventuellement, d’un personnage) rencontré sur le chemin.

Pour rencontrer cette narration, il tire trois cartes qui donnent la direction de la narration; il doit en choisir une des trois (par exemple: « ruines antiques », « une couleur qui a du sens », « créature de la nuit » ou « histoire grivoise »). Une fois la narration faite, ou au bout des dix minutes, un nouveau guide prend sa place.

Pour l’occasion, Pierre nous a invité à le suivre dans une balade au pied du Jura, entre le petit village de La Sarraz et celui de Romainmôtier, célèbre pour son abbatiale. C’est moins loin (environ deux heures depuis chez moi) et moins brutal que le Cantal.

Via Fabula
Abbatiale de Romainmôtier.

Le sentier suit le cours d’une petite rivière locale, le Nozon et dure à peu près deux heures pour des bons marcheurs. Comptez plutôt trois heures pour des promeneurs du dimanche – littéralement – surtout quand ces derniers s’arrêtent toutes les dix minutes pour raconter des carabistouilles.

Oui, parce que le but n’est pas de faire assaut d’érudition, mais plutôt d’inventer des histoires plus ou moins farfelues, des fausses légendes locales plus belles que les vraies.

Assez rapidement, nos histoires inventées ont commencer à se répondre, tissant assez naturellement une narration autour d’un chemin de pèlerinage jusqu’à l’abbatiale, chemin parsemé de légendes païennes, d’amours interdites, de trahisons, d’hallucinations et de symbolique. L’ombre de Molière a même flotté un instant au-dessus de la spectaculaire Cascade du Dard.

Bref, on s’est bien amusés et la balade était aussi très chouette, avec des villages très sympathiques. Et puis ça grimpait bien moins méchamment qu’en Auvergne, ce qui n’est pas plus mal quand on fait partie de la Team Vieux.

Via Fabula
Croy.

Nous n’étions que quatre, ce qui était un peu dommage, mais pour tester la formule de Via Fabula, c’était largement suffisant. C’est un jeu simple, qui est plutôt facile d’accès et qui peut aisément pimenter une balade, même urbaine.

Je vous recommande donc de vous y intéresser. Ce n’est pas complètement du jeu de rôle, mais ça donne des idées pour la création d’un contexte fictif commun, une sorte de lore construit à l’impro totale. Et en plus, ça fait les mollets!

Vous pouvez trouver une galerie de mes photos de la promenade sur Flickr, toujours sous licence Creative Commons.

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2 réflexions au sujet de “Via Fabula, de La Sarraz à Romainmôtier”

  1. Ce qui me rappelle des “chasses au trésor” organisée dans ce coin dans mon enfance…On peut aussi avoir imaginer des points de passage avec des éléments à chercher, préparés par l’organisateur, des enigmes…

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