Violet Cold: Noir Kid

Quelque part, dans le Caucase, un musicien émule une IA qui composerait du metal expérimental. C’est plus ou moins le concept derrière Violet Cold et je dois avouer que ça décrit assez bien Noir Kid, le nouvel album du projet.

Emin Guliev, le musicien derrière le projet, est originaire de Bakou, en Azerbaijan. Avec Violet Cold, il mélange black-metal atmosphérique et électro pour un résultat qui, parfois, me rappelle la BO de la série Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, en beaucoup plus sombre.

Sur Noir Kid, les hurlements black-metal jouent en contrepoint de voix féminines éthérées et l’instrumentation metal est juxtaposée avec des sonorités électroniques limite synthwave et des mélodies orientales (« All Heroes Are Dead » ou « Euphoria »).

Trois quarts d’heure pour huit pistes, Noir Kid ne s’attarde pas et c’est presque dommage. Les compositions, entre cinq et sept minutes – à une exception près – sont construites de façon à paraître plus longues.

Ça fait déjà quelques albums que je suis les productions de Violet Cold et c’est un projet qui m’impressionne de plus en plus. Déjà, sur kOsmik, j’avais été soufflé par l’inventivité d’Emin Guliev, mais sur Noir Kid, il se surpasse.

Il y a une audace indéniable dans le mélange improbable de ces deux, black-metal et électro. Surtout que Violet Cold ne fait pas semblant, avec notamment des titres comme « Noir Kid », « Synergy », « Battle Unicorn » ou « Euphoria ».

C’est un style qui est à la fois très noir et très lumineux. Comme des ténèbres absolues ponctuées par des flashes de néon colorés. Il y a là une intensité impressionnante et une très grande maîtrise.

Certes, la musique de Violet Cold est quelque part extrême et, partant, ne plaira pas à toutes les oreilles. Ce n’est pas exactement du easy listening: probablement trop metal pour les amateurs d’électro et trop pop pour les metalleux.

Mais il se dégage de ce Noir Kid une ambiance entre cyberpunk et horreur cosmique. Pour ma part, je suis conquis; c’est une des grosses baffes musicales de 2020. Noir Kid est sur Bandcamp; comme l’artiste a de l’humour, il vend la version numérique de ses albums pour $6.66.

Bonus: la vidéo de « All Heroes Are Dead »

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

8 réflexions au sujet de “Violet Cold: Noir Kid”

  1. Avec un prix pareil, on peut que craquer 😀 … je l’écoute sur Spot depuis que tu me l’as fait découvrir par un billet je pense l’année passée. Il a la bonté de proposer en général également la version instrumentale en un album séparé, ce qui est top.

    Parce que le growl… euh… BEUUUUUUUUUUUUARK.

    J’arrive toujours pas (c’est pas faute d’essayer :D) – oui, je manque sûrement quelque-chose. Hum. Naaaan ^^

    Répondre
    • Cela dit je l’écoute quand même une première fois au moins avec les voix, parce que ouais. Faut reconnaître que sur celui-ci encore plus les voix sont… bluffantes. Même le growl.

      OH MON DIEU QU’AI-JE FAIT C’EST SÛREMENT A CAUSE DU PRIX MAINTENANT J’AIME LE GR..

      non… quand même, faut pas déconner. Mais pour l’instant c’est écoutable ^^

      Répondre
      • Je pense que, sans le growl, tu manques un truc. Ça fait un contrepoint qui contribue à l’atmosphère.

        (Techniquement, c’est plutôt du scream que du growl, d’ailleurs.)

        Répondre
        • “(Techniquement, c’est plutôt du scream que du growl, d’ailleurs.)”

          C’est vrai qu’il ne vomit pas dans son micro, il se contente de hurler. C’est sûrement pour ça que ça passe mieux 😀 …

          A l’écoute en effet, on sent que sans la synergie “hurlement infernal” et “voix fémino-électro-éthéro-bizarres” y a un manque, beaucoup de passages se suffisent à eux-mêmes en instrumental pur, mais certains font clairement vides.

          Répondre
  2. Je dois avouer que j’ai du mal à apprécier ce type de musique en streaming mais je pense que la production doit avoir plus d’ampleur dans un format non destructif. Quelle idée aussi d’écouter au casque…:p
    En tout cas, cela confirme la richesse de la musique azeri, armenienne, georgienne et toute cette région du monde qui a souvent enfanté des styles que l’occident a repris. Malheureusement, on parle avec condescendance et à priori de ces pays, pour des raisons plus politiques que culturelles. Parenthèse refermée.

    Merci pour la découverte.

    Répondre
    • Si tu me dis que c’est de la techno hardcore, je veux bien te croire; moi, passé la synthwave/darkwave, je n’y connais pas grand-chose en musique électro.

      Mais ouais, c’est quand même assez fumé.

      Répondre
  3. C’est un “groupe” juste magnifique ! De plus le gars est assez prolifique. Franchement, j’aime beaucoup ces “one-man bands”, tu sens que le gars a pu vraiment créer sa musique comme lui l’entendait. Un projet qui nous vient lui, du Canada et que je me permets de recommander céans, c’est Unreqvited. Ils ont d’ailleurs sorti un disque conjoint.

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.