Wonder Woman

Je dirais bien que je suis allé voir Wonder Woman pour pouvoir renouveler mon permis de geek, mais je ne suis pas cynique à ce point. J’avais réellement envie de voir ce film et j’avais réellement envie de le trouver chouette. Spoiler: ça n’a pas très bien fonctionné.

L’action commence sur l’île de Themyscira, royaume des Amazones caché au regard des hommes, jusqu’à ce qu’un avion s’y écrase et que l’une des Amazones, Diana, sauve le pilote de la noyade. Elle va ensuite s’embarquer pour Londres, en cette fin d’année 1918, alors que la Grande Guerre ravage encore l’Europe.

Wonder Woman est un film de type “origin story” qui se centre sur un personnage d’autant plus icônique que c’est LA super-héroïne, l’égal féminin de Superman. Le fait que ce film existe, alors que la plupart des films de super-héros sont centrés sur des personnages masculins, est en soi une bonne chose.

Et, dans l’absolu, il contient de très belles scènes et des idées intéressantes. Plonger le personnage de Diana dans la Grande-Bretagne du début du XXe siècle, où les femmes n’ont pas le droit de vote ni même celui d’entrer dans les institutions politiques, propose des contrepoints pertinents.

L’idée aussi de la confronter au racisme de l’époque au travers des personnages de Sameer et du Chief est aussi une bonne idée. Ça aurait mérité un peu plus de développement.

Les scènes de combats sont très spectaculaires, très chorégraphiés et plutôt élégants. Je pourrais chouiner sur l’abus de ralentis et sauts vrillés, mais c’est un peu du pinaillage. L’esthétique est assumée.

Transposer l’histoire à la fin de la Première Guerre mondiale est aussi intéressante, mais l’effet est un peu raté. D’un côté, la reconstitution de la dévastation du conflit, des tranchées et du calvaire des civils est réussi. Le combat de Diana sur le champ de bataille est aussi très impressionnant.

Le défaut, c’est que c’est du déjà-vu. Je veux dire, à peu de choses près, on est dans le même cadre que celui du premier Captain America. En soi, ça aurait pu ne pas être un problème, mais on retrouve l’idée du méchant général allemand – et pas n’importe qui, Ludendorff – et de ses armes secrètes (option: “de destruction massive, montées dans un avion-prototype et dirigé vers une grande capitale alliée”).

Je veux bien admettre qu’une quantité non négligeable de mes râlaisons viennent de ma formation d’historien et de ma lecture récente de la série de livres de Jean-Yves Le Naour sur la Première Guerre mondiale. Cependant, j’ai quand même l’impression que les scénaristes américains ont tendance à utiliser leurs propres jeux vidéos comme référence historique.

J’aurais aussi pas mal de grommellements à émettre sur le Grand Méchant final, mais ça risque d’être difficile d’épiloguer dessus sans divulguer des secrets. À vrai dire, c’est un aspect qui est directement lié à la personnalité des héros de l’univers DC et leur côté archétypal et pas vraiment humain et qui, personnellement, me barbe.

Si je reprends l’exemple de Captain America, c’est un personnage sur lequel j’avais un gros à priori négatif – je veux dire, l’incarnation du soldat américain – et le film a réussi l’exploit de le rendre sympathique. Wonder Woman, c’est le contraire: j’aurais aimé aimer le personnage et, OK, elle est badass, mais je ne l’ai pas trouvée intéressante.

Alors, certes, j’ai plutôt bien aimé Wonder Woman, mais à un niveau pur pop-corn. En analyse postérieure, j’ai l’impression de voir une pâle copie des films de l’univers Marvel, mais en pas drôle et avec des personnages qui ne collent pas à l’ambiance. Je ne veux pas dire que c’est un mauvais film, mais à mon avis, mieux vaut ne pas y aller avec des attentes trop élevées.

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5 réflexions au sujet de “Wonder Woman”

      • Je te laisse me pinguer sur olivier point saraja chez gmail point com dès que tu en as le temps?

        Je t’exposerai le projet, son état d’accomplissement, et tu me diras si cela t’intéresse de bêta-lire tout ou partie 🙂

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