Wunderwaffen, tome 3: Les Damnés du Reich

Le troisième tome de la série uchronique Wunderwaffen, qui part sur le postulat que la Deuxième Guerre mondiale s’enlise après l’échec de l’encerclement de Stalingrad et du débarquement en Normandie s’intitule Les Damnés du Reich, ce qui illustre fort bien le thème.

En effet, cet épisode révèle l’horreur qui se cache derrière la nouvelle “zone spéciale d’Auschwitz”, tout en montrant la mainmise grandissante de Himmler et de la SS sur l’Allemagne, tandis que Walter Murnau, le “pilote du diable”, se retrouve à défendre l’indéfendable et à aller plus loin dans l’exploration de son incroyable talent à braver la mort.

Si cette série montre une chose, c’est l’ambivalence de l’image du IIIe Reich dans la culture populaire: d’un côté, les projets technologiques et occultes, qui fascinent; de l’autre, la noirceur du projet politique et social nazi, qui n’hésite pas à massacrer des millions de personnes, et ce de la façon la plus cynique et calculée qui soit.

Du coup, je dois avouer un certain malaise croissant à la lecture de cette série: le fait qu’on ait un protagoniste principal qui fasse partie de la SS, certes contraint et forcé, mais qui semble singulièrement manquer de qualités rédemptrices, commence à devenir gênant. Des lecteurs plus paranos que moi pourraient y percevoir de la complaisance.

Il serait peut-être temps que la série marque un tournant; personne n’a envie de voir les méchants gagner, surtout quand lesdits méchants sont des Nazis. J’espérais voir s’amorcer avec l’arrivée de Jacques Bergier (j’avoue: j’aime bien le personnage, même quand il prie Nyartlathotep). Sans vouloir spolier, on en est loin.

Cela dit, j’ai espoir. Et puis, quelque part, la fascination fonctionne toujours: j’ai envie de voir où cette série va m’emmener. J’espère juste ne pas être déçu.

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5 réflexions au sujet de “Wunderwaffen, tome 3: Les Damnés du Reich”

    • Dans Atrocity Archives, tu as au moins peu de doute sur le fait que Bob soit un “gentil”. Le gros défaut de cette série, c’est que même cela n’est pas certain.

      Alors oui, le coup du nazi repenti, c’est un gros cliché, mais c’est un cliché qui fonctionne parce qu’on n’a pas forcément envie de s’identifier à un salaud.

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  1. Tout ce qui est armes miracles et méga-tanks nazis ne m’impressionne plus depuis que j’ai lu un article je ne sais plus où : en fait, ils sont une des causes de la fin de l’Allemagne.

    Pendant qu’Hitler était fasciné par les tanks géants et dépensait des fortunes à stabiliser des Me262 trop rapides, ou à envoyer quelques bombes sur Londres par V2, les Alliés industrialisaient à fond et misaient sur le meilleur compromis, fiable et produit en masse : Sherman, T 34, liberty ships… À la rigueur, le plus gros produit “high tech” des Alliés pendant la guerre, c’était la Bombe A, et c’est arrivé trop tard, ils avaient DÉJÀ rasé presque toutes les villes allemandes ou japonaises sans ça.

    À l’inverse, en 1940, on avait aussi de bien meilleurs tanks que les Allemands (cf “Comme des lions” de Lormier), mais ils savaient mieux utiliser les leurs.

    Ajoutons le déséquilibre criant en ressources humaines ou matérielles (la Luftwaffe a aussi été clouée au sol par le manque de carburant), et il devient même étonnant qu’Allemagne et Japon aient pu durer aussi longtemps face à quatre empires industrialisés bourrés de ressources.

    Bref, tout ça pour dire qu’un seul article a “cramé” pour moi toutes les uchronies sur une Allemagne tenant plus longtemps que dans la réalité…

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