Quand on parle d’invasion extra-terrestre, soit les Terriens gagnent et c’est la fête, soit c’est les autres et c’est le cauchemar; dans tous les cas, c’est rare que l’on regarde ce qui se passe après. C’est pourquoi Defiance, une nouvelle série télévisée américaine de science-fiction, dont la première saison vient de se terminer, fait figure d’oiseau rare.

On y suit Joshua Nolan, ancien militaire reconverti en chasseur de trésors, et Irisa, sa fille adoptive d’origine extra-terrestre, qui arrivent dans la petite ville de Defiance, anciennement connue sous le nom de Saint Louis et dont seule l’arche, pour des raisons qui échappent à tout le monde, a survécu à l’air libre. Il se retrouve assez rapidement bombardé shérif pour cause de décès du précédent, alors qu’une bande de pillards menace la ville et que les tensions entre communautés sont au plus haut.

L’idée de base de Defiance est très intéressante: la guerre d’invasion des extra-terrestres a échoué, mais pas avant qu’ils aient lancé des machines de terraformation qui ont ravagé la Terre; du coup, les survivants terriens et non-terriens (un collectif de peuples appelé les Votans) doivent apprendre à coexister au milieu d’une planète méconnaissable où les rares éléments de civilisation qui commencent à resurgir ne sont pas toujours une bonne nouvelle.

Je suis beaucoup moins convaincu par le “fil rouge” mystico-technologique (une histoire d’artefacts enfouis sous la ville; je n’en dirai pas plus pour ne pas spolier). La série aussi compte quelques maladresses d’écriture, avec des événements qui sonnent faux ou forcés. Mais l’ensemble est porté par des personnages intéressants (même si on n’est pas toujours à l’abri des clichés éculés) qui semblent tous avoir pris le défaut “sombre secret”. Certains mêmes plusieurs fois.

Côté effets spéciaux, on voit assez rapidement qu’on est dans le domaine budgétaire de la série télé de deuxième rang: on a souvent droit à de l’image de synthèse à la ramasse. J’aurais aussi pas mal de choses à dire sur le fait que, systématiquement, les Américains voient un monde post-apo comme un nouveau Far-West (encore que c’est tout à fait compréhensible, si l’on part du principe que c’est une époque qui date d’il y a à peine plus d’un siècle).

Cependant, malgré ses quelques faiblesses, cette première saison me laisse une impression plutôt favorable: il y a suffisamment d’originalité dans la série pour en contrebalancer les côtés convenus. Les jeux de pouvoirs et les personnages sont intéressants et l’ensemble est plutôt bien enlevé.

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