Fractale

Fractale (en non-japonais dans le texte) est un de ces animés intéressants par son principe de départ et frustrant par son développement. Il décrit un monde utopique, une terre régie depuis plusieurs siècles par un système informatique (Fractale, donc) créant un environnement illusoire, entre réalité virtuelle et réalité augmentée, mais où l’homme est devenu une créature sans volonté, dont les moindres désirs sont exaucés.

Dans une partie de ce monde qui ressemble beaucoup à l’Irlande, le jeune Clain, passionné de technologie ancienne et vivant avec les “doppels” (avatars) de ses parents voit Phryne, une prêtresse (guère plus âgée que lui), lui tomber dessus – presque littéralement – poursuivie par une gamine hystérique et des deux gardes du corps attifés façon Blues Brothers. 

C’est bien évidemment le point de départ de l’aventure, qui implique Nessa, une autre doppel très caractérielle, une bande de révolutionnaires aux méthodes franchement expéditives (beaucoup moins sympathiques que le Gekko State de Eureka Seven) et la découverte que le réseau Fractale est en train de s’effondrer. La question est, est-ce réellement une bonne idée de le réparer?

Vous avouerez qu’il y a pas mal d’idées alléchantes dans ce résumé; malheureusement, elles sont très mal exploitées. Un peu, d’ailleurs, comme avec le récent Total Recall, qui, sur un principe similaire, rate complètement l’occasion d’utiliser à fond son contexte.

Certes, on trouve certains éléments intéressants, comme le fait que le commun des mortels a développé une tel addiction au réseau Fractale que, lorsqu’un des relais locaux flanche, cela crée des “réfugiés numériques”. Mais j’aurais voulu voir quelque chose qui joue beaucoup plus sur l’existence d’éléments virtuels agissant sur le réel.

Il y a aussi le fait qu’objectivement, les personnages sont à peu près aussi plats que… ben, des personnages de dessin animé japonais moyen. Le héros a une motivation qui peut se résumer par “j’ai vu de la lumière, je suis rentré”, la prêtresse ne sait pas vraiment ce qu’elle se veut et, pour un “garçon manqué”, est tout de même très passive.

L’animé a aussi tendance à jouer aux montagnes russes émotionnelles, avec des passages burlesques, dramatiques, romantiques et épiques – de préférence dans le même épisode – plus quelques éléments franchement malsains, notamment un noir soupçon d’inceste.

Cela dit, c’est assez rondement mené et, visuellement, c’est très réussi. La série ne fait aussi que onze épisodes, ce qui est une assez bonne chose, vu que ça évite de délayer la sauce en sombrant dans un pathos qui menace déjà pas mal en temps normal. Au final, une série correcte, mais sans plus.

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