Avec Frost*, j’ai appris à me méfier. Leur précédent album, Experiments in Mass Appeal, avait mis du temps avant de me convaincre et j’avais écrit ma chronique trop tôt. Pour Falling Satellites, leur dernier album, j’ai décidé de prendre mon temps et de lui consacrer une bonne dose d’écoutes. Ce qui s’est avéré une bonne idée.
La raison en est que Frost* est, à mon avis, un des groupes les plus innovateurs dans le rock progressif contemporain et, plus précisément, dans le domaine du néo-prog. En fait, je conçois leur démarche comme reprenant l’esprit de ce style – intégrer l’élégance du prog à la simplicité de la pop – en le transposant au XXIe siècle.
Le souci avec l’innovation, c’est que c’est un peu antinomique avec le confort. Quand on est pris dans sa petite routine de prog-head (avec option “vieux”), on n’est pas toujours super-enthousiaste à voir des inclusions de pop, de rock alternatif ou d’électro dans son muesli progressif habituel.
Et déjà qu’avec le fort bien nommé Experiments in Mass Appeal, Frost* avait fait plutôt fort, le quatuor britannique en remet une bonne grosse louche sur Falling Satellites, avec treize pistes dont les tailles varient entre une minute et demie et près de huit minutes.
Pas de gros epic flamboyant à la “Milliontown”; cette époque est sans doute révolue, mais on a tout de même un “Nice Day for it…” semi-instrumental de très belle facture, ainsi qu’un “Hypoventilate” qui rappellera des souvenirs aux amateurs du premier album.
Sans trop de surprise, on a un peu de tout: du très bon, du moins, du prog, du pas très prog, des mélanges bizarres et d’autres très enthousiasmants. Ce qui est marquant, c’est que la “patte” frostienne est toujours présente. Aucun risque de confondre ce groupe avec un autre, il possède un son unique. De plus, on entend tout au long de l’album un thème musical, en plus de la mention répétée du titre de l’album sur plusieurs pistes.
Même si je n’aime pas tout dans Falling Satellites, les approches originales de Frost* et l’intensité bondissante de certaines des pistes me poussent à fortement recommander cet album aux amateurs de prog qui n’ont pas peur de s’aventurer dans des eaux un peu plus… roturières.
Bonus: la vidéo de “Numbers”
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