Ihsahn: Das Seelenbrechen

Bon, c’est officiel: si le black métal progressif n’existait pas encore (ce dont je doute fort, après avoir appris que quelqu’un avait créé un groupe de Vegetarian Progressive Grindcore), Ihsahn vient de l’inventer avec ce nouvel album, intitulé Das Seelenbrechen (“rupture de l’âme”, en français).

Dans cet album, le compositeur norvégien mélange allègrement black métal, métal symphonique, rock et métal progressif, avec des influences à chercher aussi bien du côté de Genesis que de Van der Graaf Generator. Le résultat est foutraque, mais souvent impressionnant: douze pistes et près de cinquante minutes plus tard, on se demande un peu ce sur quoi on est tombé.

Si on écoute, les premiers morceaux, on a d’abord droit à une structure à la Genesis agrémentée de vocaux black (“Hilber”), une piste acoustique avec un piano discordant rappelant Van der Graaf Generator ou King Crimson (“Regen”) qui passe brusquement au symphonique, du métal progressif plus classique (“NaCl”, sans doute le morceau le plus mainstream de l’album) et un “Pulse” que n’aurait pas renié Anathema.

Ceci sans oublier des délires improvisés à base de saxophone et de hurlements “spécial Ihsahn”, comme “Tacit 2” (qui, comme de bien entendu, vient avant “Tacit”), “Rec” ou “See”, qui sont à mon avis les moments les plus oubliables de l’album, car ceux dans lesquels le chaos général vient s’immiscer en masse au cœur même du morceau.

Cela dit, j’ai trouvé Das Seelenbrechen bien plus écoutable, dans son ensemble, que le précédent, Eremita. Qui plus est, c’est un album qui regorge d’inventivité, de collisions musicales pas toujours heureuses, mais souvent surprenantes et même enthousiasmantes.

Alors, certes, ce n’est pas exactement de la musique à mettre dans toutes les oreilles (je soupçonne que vous l’aviez déjà deviné à “black métal progressif”). On est dans le domaine de l’expérimental et, forcément, parfois ça explose en vol ou ça s’écrase à l’atterrissage. Mais quand ça vole, c’est beau, c’est puissant et ça laisse l’impression d’avoir été le témoin de quelque chose d’unique.

En bonus, la vidéo de “NaCl”; comme mentionné, ce n’est probablement pas le morceau le plus représentatif de l’album, mais c’est le seul que j’ai trouvé.

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