Catharsis

Ce jour-là, c’était son anniversaire, du coup il est arrivé un peu en retard au boulot. C’était le 11 7 janvier 2015 et Luz, dessinateur à Charlie-hebdo, a retrouvé ses collègues, ses amis, blessés ou morts. Et, avec eux, son dessin est parti. D’où ce livre, Catharsis.

On y croise des tueurs encagoulés dont les rafales de mitraillette deviennent des pas de danse, l’auteur qui discute avec lui-même au bord d’une tombe, ou qui se crée un double de papier pour échapper à son escorte. On entre dans sa vie, dans son intimité, dans ses rêves. Au rythme des pages, le trait se fait et se défait, un peu comme une personnalité qui se reconstruit pas à pas, avec des moments de doute, des hésitations, des rechutes.

Catharsis, comme son nom l’indique, c’est Luz qui essaye de se reconstruire. Et comme Luz est Luz, on rit souvent, notamment quand il décide de nommer sa boule au ventre “Ginette”. Et, d’autres fois, on s’arrête de lire, la gorge un peu serrée. C’est un livre important; probablement plus pour lui que pour nous, mais c’est un peu comme un fragment de vérité, un bout du vrai Luz – ou de quelque chose qui y ressemble beaucoup.

C’est aussi un livre qui est beau. Il y a de vrais moments de grâce dans ce bouquin, des planches où le dessin s’épure tellement qu’il devient un peu magique. Il ne parlera sans doute pas à tout le monde, mais Catharsis est plus qu’un simple effort thérapeutique.

Peut-être que c’est simplement ça, l’art.

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