Le nom du groupe comme le titre de l’album annoncent la couleur: The Fall de Collapse, c’est du gros post-rock cinématique sur thème de catastrophe. J’arrive dessus après la bataille – après surtout que Fred Bezies ait écrit un article dithyrambique dessus – mais j’aurais déjà dû le voir passer à l’époque de sa sortie, vu que Neoprog et Clair & Obscur l’avaient chroniqué.

Bref. Collapse, ce sont des Français – de Grenoble, pour être précis – qui proposent un post-rock instrumental (à quelques narrations près) teinté de post-metal, que l’on qualifie souvent de « cinématique » en ce qu’il propose une musique qui ressemble beaucoup à la bande-son d’un film qui n’existe pas. Ou peut-être pas. En tous cas, il devrait. Exister, donc.

Neuf pistes, un peu plus de cinquante minutes, mais des morceaux qui s’échelonnent entre deux et dix minutes: The Fall n’est pas exactement un album sage et on pourrait peut-être lui reprocher une tendance à tirer parfois en longueur ou à mettre des longs blancs parce que raisons, mais, au vu de l’ensemble, ce n’est pas très grave.

Car s’il y a un bien un truc que je ne reprocherai pas à Collapse, c’est de faire du post-rock plan-plan. Oh, certes, ce n’est pas non plus un album qui va révolutionner le genre, mais le groupe affiche une intensité rare dans ses compositions et dans leur interprétation.

Le triptyque initial « Your Grace Is out of Time »/ »Jesco’s Ghosts »/ »Bring out Your Dead » est impressionnant et ne laisse le temps de respirer que pour mieux replonger le lecteur dans l’eau noire. Je mentionnerai également « Inner Chaos » et l’excellent « The Dream Is Over ».

The Fall ne sera sans doute jamais un film, mais en attendant, on a toujours sa bande-son, un album intense, avec de très belles ambiances pour qui aime les effondrements civilisationnels – c’est très tendance, ces temps. Qui plus est, Collapse propose The Fall à prix libre sur Bandcamp, ce qui est une raison supplémentaire pour s’y intéresser.

Et, à défaut de film, on peut se prendre à rêver d’un prochain album.

Bonus: la vidéo de « The Dream Is Over »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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