“Constellation Games”, de Leonard Richardson

Ariel Blum est un créateur de jeux vidéos. Entendez par là qu’il travaille pour une firme brésilienne qui publie un jeu à base de poneys et de princesses pour un public de petites filles. Entendez par là qu’il déteste son boulot. C’est alors que les extra-terrestres débarquent et que commence Constellation Games, roman déjanté de Leonard Richardson.

La blague, c’est que les extra-terrestres ne sont pas venus envahir la Terre, mais préparer leur entrée dans la Constellation, une vague fédération de centaines de peuples, avec un historique sur plusieurs centaines de millions d’années et assez peu de tolérance pour la hiérarchie et la coercition.

Bien évidemment, les Terriens réagissent comme des Terriens: en paniquant, puis en mettant en place des structures administratives coercitives. Bien évidemment, ça ne marche pas très bien. Ariel, lui, a une autre idée: il veut chroniquer des jeux vidéos extra-terrestres pour son blog.

Dit comme ça, on a l’impression que c’est n’importe quoi. Ne nous leurrons pas: Constellation Games est un peu n’importe quoi, avec sa structure faite de notes de blog, de retranscription de discussions en ligne et autres courriers, au milieu d’une narration plus classique. Mais c’est du n’importe quoi qui, au final, fait du sens – et qui, en plus, est très drôle.

Le génie de ce bouquin, c’est de présenter des cultures extra-terrestres par le petit bout de la lorgnette, par le biais de leurs jeux vidéos. C’est aussi l’occasion de parler de premier contact par un angle différent: comment cela s’est passé avec d’autres cultures. S’y rajoute une menace plus culturelle que physique et les problèmes sentimentaux du narrateur, mais c’est mineur.

Le fait que les extra-terrestres sont tous considérés comme plus ou moins cinglés par leurs propres congénères ajoute une touche d’absurde qui ravit en moi l’auteur de SF qui pense que le genre se prend beaucoup trop au sérieux.

S’il n’y avait pas eu un article sur BoingBoing avec la recommandation personnelle de Cory Doctorow, je n’aurais sans doute accordé que peu d’attention à ce bouquin bizarre et sa couverture mochissime. C’eut été dommage, j’aurais raté un bouquin de science-fiction certes foutraque, mais truffé de bonnes idées, à commencer par celle d’avoir un premier contact où les barjos parlent aux barjos.

Si vous n’avez pas peur de tâter de science-fiction non-conventionnelle, avec beaucoup de geekeries et un sous-texte politique non dénué d’intérêt, je vous recommande Constellation Games.

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3 réflexions au sujet de ““Constellation Games”, de Leonard Richardson”

  1. Quels sont les chances que l’on est une traduction en français de ce roman ? 1 sur 100 ?

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