Factory of Dreams: Melotronical

Une critique de Melotronical, nouvel album du groupe Factory of Dreams, sur Progarchives, disait en substance que c’était la version bizzaro de Nightwish. Et, au-delà de la parenté immédiatement visible sur le graphisme de la pochette, je dois avouer que, musicalement, c’est plutôt bien vu.

Factory of Dreams est le plus récent projet du multi-instrumentiste et compositeur portugais Hugo Flores (Project Creation). C’est du métal à chanteuse qui oscille entre le symphonique à grand spectacle, emmené par la soprano Jessica Lehto, et le progressif barré de la tête, limite chaos total, façon Devin Townsend – mais pas toujours maîtrisé.

Il y a, tout au long des treize morceaux qui composent ce concept album aux thèmes de science-fiction d’une heure, des moments de pure grâce, dus notamment à la chanteuse susmentionnée, qui rappelle Tarja Turunen, mais également au talent de Flores, notamment dans les compositions au clavier. L’introduction et une bonne partie de “Protonic Stream”, par exemple, ou des bouts de “Whispering Eyes”.

Il y a également des morceaux qui tendent vers un métal tellement progressif qu’il en est déconstruit et passablement abscons; c’est plus de la collision d’ambiances et de mélodies que de la composition mélodique. D’ailleurs, c’est comme cela que commence cet album, avec un “Enter Nucleon” passablement bordélique.

Le problème, c’est que tout cela est passablement mélangé: “Melotronical”, par exemple, bascule du lumineux au chaotique au moins quatre fois en un peu plus de cinq minutes. “A Taste of Paradise”, qui le suit, et “Subatomic Tears” (pour ne citer que ceux-ci) sont dans le même style, mais moins grave. Un peu tout l’album oscille entre ces deux extrêmes et, quand je dis “oscille”, il faut penser “métronome”, ce qui est assez fatigant.

Melotronical n’est pas un album facile d’accès; mieux vaut ne pas avoir le niveau “débutant” en métal progressif pour s’y attaquer et, même en étant avancé, rien ne garantit que l’on va apprécier le déferlement d’ambiances, à la limite du carambolage – et pas toujours du bon côté de la limite d’ailleurs. Néanmoins, il contient une bonne dose de sonorités intéressantes et, à défaut d’être accessible, c’est un album original au milieu d’un genre qui a bien besoin de souffle nouveau.

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