Gliesers / Naïve à Chambéry

Brisons tout de suite le suspens: ce second épisode des Concerts Que J’Attendais Depuis Des Années a été une tuerie majeure – et ce billet va sentir le fanboy! Je veux parler de la venue de Naïve au Brin de Zinc, à Chambéry. Enfin, pas loin de Chambéry. Enfin, pas très loin de Chambéry.

Je m’explique: pour cause de fumble organisationel et géographique, j’ai erré pendant près de deux heures dans les faubourgs de Chambéry avant de trouver l’hôtel et, partant, la salle. Celle-ci est sise dans un ancien complexe industriel. À peu près rien n’indique sa présence. C’est un test. Je l’ai raté. La prochaine fois, j’imprimerai un plan. Ou je prendrai un taxi.

Parce que si la soirée incluait également deux groupes locaux, The Gravity’s Unsafe et Gliesers, je n’ai rien vu du premier, sinon les musiciens rangeant leurs instruments. Bon, très honnêtement, je n’étais pas venu spécialement pour eux non plus.

Hormis son emplacement exotique, limite occulte, le Brin de Zinc en lui-même est une salle plutôt sympa: pas très grande – environ une centaine de places, à vue de pied –, mais proposant un choix de bière hallucinant. Du genre, Saint Bernardus à la pression, une brune belge d’abbaye, et la monstrueuse Tokyo de Brew Dog (une stout à 16.5°). Je ne sais pas encore précisément comment j’ai pu rentrer droit à l’hôtel.

Gliesers se définit comme du post-métal, mais je parlerais plutôt de métal tout court, moderne, avec des pointes de death et de screamo. La particularité du groupe, c’est avoir deux chanteurs: une voix claire et un hurleur/growler. Cela dit, six sur scène, c’est excessif, surtout quand la scène est petite et que tout ce petit monde remue beaucoup.

Mais leur set est plutôt pas mal; je ne suis pas un grand fan du style, mais il y a de très chouettes moments et, dans l’ensemble, ça chauffe bien la salle. Peut-être un peu trop en fait: une partie du public était vraisemblablement venu pour eux et a quitté les lieux quand Naïve monte sur scène.

Ah, Naïve! Ce n’est pas peu dire que je les attendais. Il semble d’ailleurs que c’est réciproque: c’est la première fois que je vois un groupe qui me salue et m’appelle par mon prénom. Jouch, le guitariste-chanteur, me fait au passage part de problèmes de santé et de matériel: un ampli cassé pendant les balances. « Ça va être rock’n’roll! », dixit.

Ce fut.

Si le concert devait avoir un défaut – pour pinailler, donc – c’est sa durée: cinq morceaux. Mais cinq morceaux signés Naïve, c’est d’une part suffisant pour tenir un peu moins dune heure et, d’autre part, c’est d’une intensité rare. Si je devais comparer avec TesseracT, ici on n’a pas l’impression d’être dans la stratosphère, mais au cœur d’une nova sonique.

Le groupe attaque son set par « Circles », dont l’intro électronique débouche sur un métal déjà chauffé à blanc, qui donne le ton. Suivent « Transoceanic » et « Belly », puis « Everything Dies » du précédent album, le très planant « Focus », avant de conclure par un « Luna Militis » d’anthologie

Le tout est assisté par un light-show explosif (mon appareil photo ne lui dit pas merci) et, surtout, les projections vidéo signées Jouch lui-même, qui renforcent encore l’ambiance. L’univers graphique de Naïve – noir et blanc, symbolique et parfois surréaliste – complémente à merveille l’ambiance sonore.

Autant dire que je ne redescends pas tout du long: c’est une des expériences les plus intenses en concert que j’ai eues ces derniers temps. Alors oui, trop court, mais le meilleur est toujours trop court.

Naïve est un de ces groupes hélas trop rares qui combine une originalité certaine dans leur démarche musicale et une véritable passion, qui se retranscrit dans l’énergie qu’ils développent dans leurs concerts. S’ils passent dans votre région, courrez les voir! S’ils ne passent pas, canulez vos salles préférées pour qu’elles les invitent! Ça en vaut vraiment la peine.

Ma galerie de photos du concert est disponible sur Flickr, sous licence Creative Commons.

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