Intouchables

Après avoir vu mardi soir, entre deux lessives, le fort sympathique et fort médiatique film Intouchables, je me suis bien gardé d’en écrire une chronique. Tout a été déjà dit sur ce film, deux fois et en couleurs. Et c’est justement pour cela que je me fends quand même de ce petit billet.

Cette histoire aux ressorts classiques – un jeune de banlieue se retrouve assistant de vie d’un aristocrate tétraplégique – a été massivement encensée par tout ce que la Francophonie compte comme médias et au-delà. Est-ce qu’au final ça valait tout ce battage?

Dans le cas de ce film, je dirais que la réponse à la question est à la fois oui et non. J’ai tendance à être allergique au hype et, plus on me dit que quelque chose est absolument génial et à voir séance tenante, plus j’hésite. Ça tient de l’atavisme. C’est sans doute pour cela que j’ai attendu presque deux ans pour finalement le voir (j’ai reçu le DVD en cadeau).

J’ai trouvé Intouchables attachant et sympathique. On rit beaucoup et c’est rarement du gros rire gras; c’est intelligent et sensible et les personnages sonnent très justes, très crédibles (le fait qu’ils soit inspirés de personnes réelles aide sans doute beaucoup). Bref, c’est à mon avis un bon film, digne d’éloges.

Le problème, comme souvent, c’est que la machine médiatique est prompte à s’emballer pour tout et n’importe quoi, avec une préférence pour les sujets populaires qui font de belles images. De ce point de vue, Intouchables est un sujet de choix et, comme son succès dans les salles a alimenté sa gloire. Or, Intouchables, c’est pour moi “juste” un bon film.

Finalement, je me dis que l’avoir vu après tout le monde n’est pas une mauvaise chose. Au moment de sa sortie, le battage m’aurait agacé et j’aurais reporté ma hargne sur un film qui, fondamentalement, ne le mérite pas.

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7 réflexions au sujet de “Intouchables”

  1. Je suis plutôt d’accord avec ton avis. Bon film, mais qui ne doit son succès qu’à son succès, c’est à dire par effet de boule de neige médiatique. Un peu comme les Ch’tis en leur temps. On finit par aller le voir parce que plus il y a de monde à aller le voir, plus ça paraît logique que c’est très bon et qu’on est un con si on n’y va pas. Le succès d’un film ne repose-t-il pas là-dessus ? Parce que si c’est un film de qualité et qui mérite d’être vu, je ne l’ai pas trouvé “génial”. Tout ça, c’est comme le vin. Sous prétexte qu’une étiquette a un jour obtenu une note dans le Parker, le vin qui se trouve derrière devrait être meilleur. Mais moi j’ai toujours apprécié un vin parce que je l’aimais et non parce que je dois l’aimer.

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    • Je ne dirais pas qu’il doit son succès seulement à son succès, mais qu’il y a eu un effet d’amplification disproportionné.

      Ça reste quand même pour moi un bon film.

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    • Franchement, dans le genre gangréné et sirupeux, ça aurait pu être bien pire! J’ai trouvé au contraire que c’est un film qui évitait pas mal des écueils du genre.

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  2. Ca me fait plaisir que tu aies surmonté les allergies que tu mentionnes toi-même et que tu aies pu apprécier ce film. Comme tu le dis, il évite bien des pièges. Il montre surtout le handicap de manière totalement franche, sans essayer d’édulcorer, sans sombrer non plus dans la pitié. En tant que parent d’un enfant handicapé, j’ai particulièrement apprécié.

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