L’année de la légèreté

En général, quand on me demande si j’ai des résolutions de nouvelle année, je réponds « 1920 par 1200 ». Cette année est un peu différente: j’ai décidé de mettre plus en pratique quelque chose que je tente déjà de pratiquer depuis quelques mois avec plus ou moins de bonheur, à savoir une plus grande légèreté de mon empreinte environnementale.

Plus précisément, ma résolution porte sur le fait d’acheter moins – beaucoup moins – de gadgets et de faire durer ceux que j’ai déjà le plus longtemps possible. Quitte, par exemple, à payer plus cher une réparation qu’un objet neuf. Le coût de la réparation est plus “local”: il comporte une bonne part de temps de travail d’un technicien qui habite sans doute pas loin de chez moi, plutôt que d’aller dans une usine en Chine (bon, il y a aussi les pièces, mais c’est déjà ça).

Ce qui mène à la deuxième résolution: penser à un impact local. Par exemple, acheter autant que possible dans des boutiques de la région plutôt que sur Internet, même si c’est plus cher. Idem pour les courses alimentaires: privilégier les aliments produits en Europe, en Suisse ou même sur le canton. Ils sont peut-être issus de l’agriculture intensive, mais ce sont des points sur lesquels je peux avoir un impact plus direct que sur des fermes géantes en Thaïlande. Privilégier le bio, aussi.

Je ne fais pas beaucoup d’illusions: ce sont des gestes plus symboliques qu’autre chose et qui ne sont pas exempts d’une certaine dose d’hypocrisie et de bien-pensantitude très “bobo”; ça ne me dérange pas: la vie en société est faite de compromis – surtout en Suisse – et je n’ai rien contre les bobos (j’ai même du mal à comprendre en quoi c’est une insulte).

Si j’écoutais mon moi rôliste des années 1980 et ses pulsions apocalyptiques (ça m’a passé; un peu), je me dis que c’est aussi une façon de me préparer à un avenir où la précarité des ressources signifiera que, soit on revient à un mode de vie plus frugal, soit ce mode de vie va s’imposer à nous de façon nettement plus brutale par une crise majeure. Il y a un ou deux ans, on avait flippé sur le “pic pétrolier”, mais il y a d’autres pics qui nous menacent de façon plus immédiate, comme celui des terres rares. Vous savez, ces minerais qui composent la plupart des pièces stratégiques de l’électronique de divertissement?

Enfin bref, à partir de cette année 2011, je vais donc tâcher de me faire plus léger – tout au moins sur ce point de vue, parce que pour mon poids, je m’estimerai heureux de rester du bon côté du quintal.

(Image par Rich Anderson via Flickr sous licence Creative Commons, partage dans les mêmes conditions)

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9 réflexions au sujet de “L’année de la légèreté”

  1. Je te souhaite un bon avancement dans cette voie, ça fait un moment que je la pratique. Si jamais, La Revue Durable a lancé un site avec un calculateur d’empreinte écologique beaucoup plus poussé que ceux que l’on trouve d’habitude: http://www.leclimatentrenosmains.org/

    Mais je te préviens, les voyages en avion font vraiment peur 🙂

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    • Je suis tout à fait d’accord avec toi. Mais même conscient et responsable, je me rends compte à quel point il faut être vigilent. Nous sommes toutes et tous un peu responsable de tous nos maux.

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      • Il me semble que ce n’est pas seulement une question de vigilance, mais surtout d’accepter de se rendre la vie moins facile. Notre société a cette fâcheuse tendance de placer la facilité d’accès au-dessus de tout, “convenience or death”. C’est ce qu’il faut contester pour arriver à une empreinte écologique plus faible.

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  2. J’aurai peut-être dû préciser que la légèreté en question ne s’appliquait pas non plus à ce qui me tient lieu de sens de l’humour.

    Mais je pense que les lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes.

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