“Le Vaisseau ardent”, tome 2: La Rédemption du pirate, de Jean-Claude Marguerite

Autant j’avais bien apprécié le premier tome du Vaisseau ardent, de Jean-Claude Marguerite, autant j’ai eu plus de difficultés avec cette deuxième partie, intitulée La Rédemption du pirate.

D’une part, on quitte en grande partie le format qui faisait l’intérêt du premier, avec ses histoires dans l’histoire dans l’Histoire.

Ici, on suit un trio improbable, parti à la recherche d’Anton Petrack et qui va découvrir le secret du Vaisseau ardent: Nathalie Derenoy, fille d’un magnat texan du pétrole, historienne et fascinée par les pirates et par son histoire familiale, Jack Blackjack ancien associé de Petrack à la réputation sulfureuse (et justifiée), et José, dit l’Albatros, pilote émérite autant qu’indépendant.

La structure du récit devient du coup plus classique – des explorateurs, forcément disparates, sur une étrange île avec ses phénomènes mystérieux et ses habitants qui ne le sont pas moins. Et la tension entre ceux qui veulent partir et ceux qui veulent rester.

D’autre part, cette deuxième partie est longue, très longue. Encore plus que la précédente, s’entend, sauf que la, ça se sent d’autant plus.

Sans dire que ce tome tire à la ligne, j’ai quand même eu l’impression que l’auteur aurait pu quelque peu écrémer son texte de certaines répétitions ou apartés. Il n’y a rien qui m’y apparaisse comme rigoureusement inutile, mais rien non plus qui, à mon avis, n’aurait pas bénéficié d’une écriture plus tendue.

Cela dit, c’est grandement une question de style. Comme je l’avais dit pour le premier tome, on a, en toile de fond, une aventure à base de piraterie, de mythes et de lieux mystérieux qui se prêteraient à merveille a une ambiance pulp, mais ce n’est pas dans cette direction stylistique que tend Le Vaisseau ardent.

Je ne peux pas dire que je me suis ennuyé à la lecture de cet ouvrage. Dans son ensemble, il explore des thèmes qui m’intéressent et proposent des idées très intéressantes. Cependant, j’ai été quelque peu désarçonné par le virage plus ouvertement fantastique du second tome et par sa narration plus directe.

Dans l’ensemble, Le Vaisseau ardent est un roman fascinant, ambitieux, qui joue sur plusieurs registres – historique, mythique, fantastique, réaliste – et qui parvient souvent à être propulsé par un souffle épique, mais tout en restant crédible.

Son plus gros défaut, c’est sa longueur: au format livre de poche, les deux tomes font ensemble 1600 pages. Certes, il y a beaucoup de matière, mais j’ai quand même l’impression que l’ensemble aurait mérité un style plus concis par moment.

La différence de style entre les deux tomes est également déconcertante; après, ça explique pourquoi il y a deux tomes distincts. Mais j’aurais peut-être préféré que l’ensemble reste sur une note de narration, d’histoires gigognes. En plongeant ses personnages au cœur de la légende, on y perd un peu en magie.

Mais, dans l’ensemble, Le Vaisseau ardent est un roman dont je n’ai pas regretté la lecture – et je remercie au passage l’auteur, Jean-Claude Marguerite, pour le service presse. Il a un petit côté “réalisme fantastique” à la Jacques Bergier qui me parle. Et, en tant que rôliste, il y a des idées à reprendre pour des scénarios pulp contemporains.

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