Sólstafir: Ótta

Si j’en juge par les chroniques multiples que j’ai lues sur leur dernier album en date, Ótta, le groupe islandais Sólstafir réussit l’exploit d’être aimé autant par les prog-heads, les métaleux et les goths. Il est vrai que leur musique, qui s’apparente à une version modernisée des Fields of the Nephilim croisée avec du death-metal et de la pop façon Sigur Ros, le tout avec une sévère influence Pink Floyd, a tendance à viser large.

Pour ma part, je suis moins enthousiaste. Non pas que Ótta soit un mauvais album, mais c’est un groupe qui ne me parle pas autant que d’autres, même si j’avoue volontiers être un grand fan des Fields et que leur concert récent à Genève, en première partie de Long Distance Calling, était plutôt impressionnant. En fait, je soupçonne que Sólstafir fait partie de ces groupes qui ne se révèle vraiment qu’en live.

Ótta – “l’aube”, en islandais – décline ses huit pistes en autant de moments de la journée, de minuit à la nuit tombée le lendemain. Si certaines d’entre elles font quatre ou cinq minutes, la plupart dépassent les six minutes, jusqu’à onze pour “Náttmál”. L’ambiance est très posée, rares sont les cavalcades dans la plaine; on est plus dans le domaine du regard qui se perd dans les brumes maritimes et les landes.

C’est beau, c’est bien fait, ça tient la route – mais j’ai du mal à accrocher. J’ai un peu l’impression d’écouter un album mi-chair, mi-poisson: trop remuant pour être purement d’ambiance, trop contemplatif pour être du métal et pas assez mélangé pour donner un ensemble homogène. On dirait que Sólstafir se cherche un style. Ou, plus simplement, que celui qu’ils ont ne me plaît pas.

Cela dit, c’est clairement une question de goûts et si cela ne me titille pas particulièrement le tympan, il y a des gens pour qui ça va tout de suite le faire. Le mieux, c’est d’écouter quelques extraits – comme “Lágnætti” ci-dessous – pour se faire une opinion.

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