Ça fait un petit moment que la question suivante me tarabuste: Flattr est un outil raisonnablement simple, qui ne coûte rien et qui peut rapporter quelques sous aux personnes qui, sur Internet (et aussi en dehors), publient du contenu. À titre d’exemple, j’ai fait le bilan pour mon usage sur ces deux dernières années (depuis août 2010, précisément): j’arrive à €80 de dons pour un poil moins de €70 de recettes, en tout. Pourquoi donc si peu de gens l’utilisent?

Cette question est revenue sur le devant de mon cerveau lors de la publication de mon dernier bilan Flattr et, avant ça à la lecture du Retour sur Flattr de Chassegnouf. L’article a d’ailleurs vu fleurir l’un de ces évènements qui réjouit toujours mon petit cœur de blogueur (j’avoue, c’est de la vanité pure): une discussion.

Il en ressort que, si l’idée génère pas mal d’enthousiasme, elle génère beaucoup moins de pognon pour ceux qui l’utilisent. Il y a aussi le problème de langue mentionné par Miss Mopi, mais là, je peux vous assurer que, chez moi, Flattr est en français (j’ai même contribué à la traduction sur CrowdIn), donc ça m’étonne et je soupçonne un bug en local (note: il y a un bouton “langue” dans le pied de page).

Le gros problème, c’est la taille de la communauté. C’est clair que, plus il y a d’utilisateurs Flattr, plus il y aura d’argent qui circule et plus ce service sera visible. Et là, je suis à peu près certain que nouzautres utilisateurs actuels, avons un rôle à jouer. Je parlerais bien d’évangélisation, mais ça me rappelle le boulot.

Le premier pas, c’est de s’inscrire (simplement avec son email, ou alors avec son compte Facebook ou Twitter). Rappel: ça ne coûte rien et ça n’engage plus à rien non plus; au début, Flattr liait le fait d’avoir un compte à la nécessité de flattrer un montant minimum de €2 par mois, mais ce n’est plus le cas depuis au moins un an.

Le deuxième, c’est de mettre le bouton sur ses contenus; c’est un peu moins trivial, mais le site propose pas mal d’options (et encore plus sur le site de développement), avec notamment un plug-in pour WordPress (au passage, ce serait cool si WordPress permettait l’ajout de boutons Flattr pour ses développeurs). Il y a même une possibilité de mettre des codes QR sur des objets physiques; Thias explique la manœuvre (en deux fois).

Le troisième, c’est de le faire savoir. Ne serait-ce qu’en annonçant sur le site en question à quoi sert le petit bitoniau en question, qui a le malheur de ressembler comme deux gouttes de pixels à la trouzée de boutons de partage social qui envahissent la plupart de nos sites.

Personnellement, je pense que les bilans Flattr (mensuels ou autre) sont un bon moyen d’attirer l’attention sur ce système, tout en faisant une petite promotion supplémentaire pour les contenus qu’on a aimé. L’option avancée, que j’avais mentionnée précédemment, c’est de faire des Flattr-fantôme – flattrer du contenu qui n’est pas encore sur Flattr, par exemple les comptes Twitter.

Flattr n’est pas parfait. Le 10% prélevé sur les recettes chaque mois a certes l’avantage d’être simple, mais le défaut d’être un peu raide. De plus, la société est un tantinet opaque sur ses comptes et bilans; Gordontesos un partisan (notez que je n’ai pas dit “fanatique”) du “libre”, me fait remarquer à juste titre que c’est un service qui n’est ni open-source, ni décentralisé, ce qui est potentiellement problématique.

Néanmoins, il a l’avantage d’exister et de fonctionner raisonnablement bien et, surtout, simplement, sans trop se prendre la tête. Ce serait dommage de s’en priver – surtout si c’est ensuite pour chouiner sur le thème des créateurs sous-payés. Bon, certes, ça ne rapporte pas tant que ça, mais si ça peut déjà rembourser un hébergement, par exemple, ce n’est pas mal.

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