Les restes du samedi, édition littéraire: Tricia Peele; Salut, moi c’est Greg

Vu que j’ai récemment fait quelques lectures pour lesquelles je serais bien en peine d’écrire une chronique complète, à savoir les deux tomes des aventures de Tricia Peele et le texte autobiographique Salut, moi c’est Greg!, je me suis dit que je pouvais tout aussi bien détourner les “Restes du samedi” pour un tir groupé.

Les aventures de Tricia Peele sont aussi appelées “42 nuances de rouge”; c’est un indice. J’ai lu les deux tomes existants: Du sang dans les pétunias et Le cachalot est mort ce soir, tous deux achetés à Geekopolis l’année passée. Ce sont des textes courts, format novella, qui se revendiquent du fantastique, de l’absurde (inspiré de Douglas Adams et édité par le Grand Ordre de la Serviette) et de l’érotisme.

Sauf qu’à mon goût, c’est certes absurde, mais c’est moyennement drôle et l’érotisme n’est pas d’un très bon goût. Même si je suis bon public, pour les trucs de cul, je pense avoir des standards un peu plus élevés que ça (genre XXXenophile ou Sunstone). Là, l’héroïne passe juste son temps à poil à se faire tripoter par les créatures les plus improbables. Ça se veut salace, mais ça lasse vite.

Le cas de Salut, moi c’est Greg! est très différent. C’est heureux. Le Greg en question est Le Greg, alias Greg Siebrand, que j’ai déjà souvent mentionné dans ces pages et que je croise régulièrement, en Belgique ou en Suisse (sa compagne est fribourgeoise). Il s’agit d’une autobiographie où Greg raconte une adolescence tourmentée, entre dépression et problèmes de drogues.

Je ne suis pas un grand fan des autobiographies, surtout parce que je me méfie un peu de comment fonctionne la mémoire. En plus, vu que je connais l’auteur, cette plongée avait un côté voyeur assumé, mais quand même un peu malsain; pour ne rien arranger, j’avais du mal à rentrer dans l’histoire, tant elle me paraissait éloignée de la mienne (ou de ce dont je me souviens).

Le bouquin n’est pas inintéressant, loin de là, mais je soupçonne qu’il l’est plus pour son auteur, comme une forme de thérapie. Il faut du courage pour poser ce genre de souvenirs sur la table. Il aurait aussi besoin d’une sérieuse remise en forme, ne serait-ce que parce qu’il a été écrit sur une vingtaine d’années – ce que l’auteur projette d’ailleurs de faire.

Greg étant lui aussi un auteur libre, Salut, moi c’est Greg! est disponible sous licence Creative Commons Zéro (CC0) et pour un prix symbolique. Moi j’ai une jolie version physique dédicacée.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

5 réflexions au sujet de “Les restes du samedi, édition littéraire: Tricia Peele; Salut, moi c’est Greg”

  1. Je partage ton avis sur le livre de notre ami Greg, même si j’ai quelques (minces) points communs avec son histoire. Et je connais l’exercice et sa difficulté, sans pour autant avoir besoin de le rendre disponible. Effectivement, garder de la cohérence sur un écrit de plusieurs années est difficile. Et à reprendre, on a parfois envie de tout jeter.

    Répondre
  2. Je viens aussi de découvrir “Salut, moi c’est Greg” et le Greg en question, d’ailleurs. J’étais assez curieuse, car j’ai moi aussi eu une adolescence difficile, mais, en somme, pas vraiment dans le sytle de celle de Greg non plus. J’ai trouvé que le livre s’améliorait à mesure qu’on allait, à la fois parce que son écriture et sa réflexion mûrissent, et on finit par se prendre dans l’histoire, qui connaît quand même des rebondissements digne d’un roman. J’ai lu le livre en 2 jours au prix d’encore moins de sommeil que d’habitude, c’est quand même un très bon signe!

    Cela dit, il a aussi les défauts et les faiblesses de presque tous les livres autoédités que je lis en français, ie ça manque d’un éditeur. 😛 (Je pense tout à fait qu’on peut se passer d’un éditeur au sens de la relation particulière du compte d’éditeur, mais il faut alors soit être soi-même capable d’endosser le rôle d’éditeur, ce qui ne s’improvie pas + n’est pas évident lorsqu’il s’agit de son propre texte, soit avoir un autre type d’arrangement avec une personne qui va jouer ce rôle, par ex un paiement forfaitaire ou bien un partage des bénéfices sans cession des droits). Le choix de laisser la première partie telle qu’écrite en 1997, quand Greg avait 17 ans, je le comprends, mais je pense que c’est une erreur, parce que la qualité littéraire n’est pas suffisante pour que le texte puisse s’adresser à un large public (c’est difficile de rentrer dans cette partie; c’est trop centré sur les émotions, sans que les faits qui les ont provoquées ne soient clairs ou compréhensibles, et on reste dans une sorte de vague et de distance vis-à-vis du Greg de cette époque). Et bien sûr, il y a énormément de coquilles; ça aurait besoin d’une bonne relecture juste pour ça.

    Cela dit, en effet, si c’est pris comme un exercice principalement thérapeutique et/ou destiné aux proches/curieux, il n’y a pas de mal à publier un livre comme ça. Mais, à lire le dernier article du Greg sur tous ses efforts de promotion, j’ai l’impression qu’il avait une autre ambition avec cette publication, et dans ce cas, le livre tel qu’il est à présent n’est à mon avis pas encore à la hauteur.

    Répondre
    • Merci pour ce retour et bienvenue sur mon blog! Vous devriez en faire part directement à l’intéressé, si ce n’est déjà fait, ça lui fera certainement plaisir.

      Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.