Ah, Marillion! Ceux qui ont longtemps été mon groupe préféré ont sorti un nouvel album, intitulé F.E.A.R – pour Fuck Everyone and Run. Donc, vous qui entrez dans cette chronique, abandonnez tout espoir d’objectivité! Enfin bon; c’est mon blog, vous devriez avoir l’habitude.
Pour ceux qui l’ignorent, le groupe anglais a longtemps été classé comme “neo-prog”, mais il a quelque peu changé d’orientation après le départ de Fish. Quoique: si on veut bien voir, le neo-prog est un mix entre le rock progressif et la prop-rock contemporaine, ce qui correspond assez à la musique que fait Marillion depuis plus de vingt ans.
Sans être à proprement parler un concept-album, les compositions de F.E.A.R. partagent des thèmes communs. Au reste, si l’album compte la bagatelle de dix-sept pistes pour un peu moins de septante minutes, il faut plutôt lire dans le découpage six titres, donc trois epics entre quinze et vingt minutes.
Passés ces détails techniques, je dois dire que chroniquer un album de Marillion est pour moi un exercice difficile. Comme mentionné précédemment, le groupe a longtemps été un de mes favoris, mais je ne suis pas particulièrement fan de leurs derniers albums – disons, de ces vingt dernières années. Afraid of Sunlight est le dernier album de Marillion que j’apprécie sans équivoque.
Il faut dire que le groupe a pris une direction musicale qui est plus proche du rock alternatif; certes, le prog est toujours dans son ADN – ne serait-ce que par la longueur des morceaux – mais nettement plus atténué. Ce n’est pas un mal en soi, mais en toute honnêteté, leur musique récente m’intéresse moins.
Ce qui ne veut pas dire que ce F.E.A.R. manque d’attraits. Marillion sait toujours tenir son rang et cet album comporte un certain nombre de compositions de très bonne tenue, surtout dans le domaine de l’émotion. Si “El Dorado” me laisse un peu froid, je suis plus intéressé par “The Leavers” et “The New Kings”.
On reste cependant dans le domaine du Marillion post-Fish – ou, à tout le moins, de la tendance amorcée depuis le tournant de l’indépendance, au début des années 2000. Les fans de la première heure reconnaîtront cependant la patte de Steve Rothery et, pour ceux des heures suivantes, la voix inimitable de Steve Hogarth.
Avec F.E.A.R., Marillion continue dans sa lignée artistique, ce qui signifie que si on aime cette approche, cet album ne peut que plaire. Si, comme moi, on y est moins sensible, le sentiment final est plus mitigé. Ce n’est pas une question de qualité intrinsèque, la technique et la maîtrise sont là, mais il faut accrocher à la démarche.
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