Semaine metal sur Blog à part (et ce n’est pas fini), puisque je vais aujourd’hui vous parler du dernier album du groupe allemand Rage, intitulé Strings to a Web. Rage est un power-trio que j’ai découvert un peu par hasard, lors d’un de leur concert à Meyrin dont Nightwish faisait la première partie, fin 1999. La comparaison n’avait d’ailleurs pas été à l’avantage de ces derniers, mais Rage a maintenant près de vingt-cinq ans d’expérience et ça compte.
Leur style est un metal très classique, mais arrangé façon metal symphonique. À l’instar des épées Durandil, ce sont des bourrins qui savent être subtils. Mais bourrins. Mais subtils quand même. Bref: bourrin, mais subtil – plus subtils en tous cas que leur pochette très death ne le laisse supposer. Et quand je dis « classique », j’entends par là que j’ai fait un break de près de dix ans entre Ghosts et ce Strings to a Web et je suis bien en peine de trouver des différences notables entre les deux albums.
Si Rage a un gros défaut, c’est bien ce manque d’originalité et ce créneau dans lequel le groupe semble bien en peine de sortir – en admettant qu’ils essayent seulement. Certes, il y a parfois des accroches qui laissent à penser qu’on va avoir droit à autre chose qu’à la sauce habituelle, comme cette intro au clavier de « The Edge of Darkness » qui semble en appeler à l’esprit de Dream Theater, mais ça ne dure jamais très longtemps.
Mais si Rage a une grosse qualité, c’est d’être capable de pondre des morceaux qui viennent s’enferrer au niveau du cerveau reptilien, comme le combo « The Beggar’s Last Dime » / « Empty Hollow » (et sa suite, l’instrumental « Strings to a Web », « Fatal Grace », « Connected » et la reprise), ce dernier donnant la pleine mesure du côté symphonique, quasi elfmannien, du groupe. Alors bon, c’est clair que ça fait un peu la version metal des « machines à hit » qui polluent les ondes radio et que le côté commercial peut rebuter les puristes.
C’est un peu tout le problème de Rage: c’est un groupe qui n’est réellement intéressant que par ses morceaux-locomotives, qui eux-mêmes sont à la limite du commercial – pour autant, bien sûr, que l’on puisse encore parler de « commercial » pour du métal; ce n’est pas « The Final Countdown » non plus. Personnellement, c’est le genre de plaisir coupable que j’assume entièrement. Même si, à mon avis, Strings to a Web est un ou deux tons en-dessous des autres albums que je connais – notamment Ghosts – il reste plaisant et très écoutable.
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