Je suis récemment retombé sur des illustrations de l’artiste suédois Simon Stålenhag, dont les peintures numériques montraient des éléments futuristes intégrés dans la campagne suédoise des années 1980.

Tours hypertechnologiques et robots y côtoyent des breaks Volvo et des chalets en bois, tout en distillant une impression de normalité et de malaise. L’ensemble a d’ailleurs été utilisé pour un jeu de rôle, Tales from the Loop, qui devrait prochainement sortir en français.

Mais les dernières illustrations de Stålenhag vont encore plus loin, transposant ce même genre d’univers sur le continent nord-américain, après une guerre entre des machines géantes et des jouets-robots.

À la dualité normal/futuriste se rajoute un niveau de WTF, avec ces robots géants en forme de jouets, souvent criblés d’impacts de balles, et en prime des humains affublés de ce qui semble être des casques de réalité virtuelle, parfois morts, parfois comme des zombies sur la route.

Une des grandes forces de l’art de Simon Stålenhag est d’intégrer tous ces éléments, d’apparence disparate, et d’en faire un tout cohérent, qui raconte une histoire. En mélangeant des éléments de la vie quotidienne, qui n’ont pas l’air d’avoir beaucoup changé depuis les années 1960, et une technologie qui semble avoir un siècle d’avance, il crée une dissonance forte, mais discrète.

Si l’on excepte certains des éléments les plus fantastiques, comme des créatures mi-organiques, mi-mécaniques qui flottent parfois dans la nuit, j’ai un peu l’impression de voir l’envers du décor d’un monde cyberpunk. Un peu comme si le côté ultra-technologique était réservé aux grandes villes, aux capitales, mais que le reste du pays vit encore comme dans les années 1980, avec quelques incursions plus modernes.

L’inverse du formicapunk, en quelque sorte: au lieu d’avoir la technologie des années 1970-1980 à notre époque, on a celle de 2050 en 1980.

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