Voilà ce que c’est de trop fréquenter les bars à métaleux comme La Citadelle: on se fait refiler des bizarreries comme le double concept Heliocentric / Anthropocentric du groupe berlino-chauxdefonnier de post-métal expérimental The Ocean. Oui, je sais: vous allez finir par croire que j’invente.

Mais The Ocean est bien réel et ces deux albums, sortis en 2010, sont non seulement de bien beaux objets, avec chacun une pochette-astrolabe, mais également un concentré d’influences diverses alimentant un post-métal rappelant Isis au service d’une critique en règle du dogme catholique, qui s’inspire d’éléments aussi épars que la Bible, Richard Dawkins, Rimbaud et Dostoievski.

Niveau collision, il est difficile de faire plus fort: métal brutal ou mélodique, chants growlés ou clairs, instrumentaux mélancoliques (“Wille zum Untergang”), parfois quelques interludes électro trip-hop (“The Grand Inquisitor III” et ses vocaux féminins agrémentés de violons), le tout avec des références littéraires, scientifiques et théologiques. Pourtant, les deux albums font montre d’une unité certaine: la musique de The Ocean a beau être diverse, elle est cohérente dans son ensemble.

Si je ne le recommanderai pas forcément à toutes les oreilles, le dyptique Heliocentric / Anthropocentric de The Ocean a de bonnes chances de plaire aux plus aventureux de mes lecteurs, ceux qui n’ont pas peur de regarder des termes comme “post-métal expérimental” droit dans les yeux et qui pensent que la musique doit parler au cerveau – et pas seulement au reptilien.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.