Zootopia

Judy Hopps a un rêve: devenir officier de police. Le souci, c’est qu’elle est un lapin dans une ville, Zootopia, où la police recrute plutôt dans le massif et le prédateur: buffle, rhinocéros, ours ou loup. Car Zootopia est une ville d’animaux.

Ou plutôt, un monde où les animaux – plus ou moins anthropomorphisés –forment une société civilisée, tout en gardant certains de leurs traits animaux. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes: les espèces-proies – herbivores, rongeurs, etc. – y forment 90% de la population, alors que ce sont les prédateurs qui semblent dominer la société, à commencer par le maire, qui est un lion. Et les choses ne s’arrangent pas quand des prédateurs commencent à disparaître.

Dessin animé de chez Disney, mais avec une patte très pixarienne, Zootopia ne manque pas d’intérêt. Déjà, de par son monde – enfin, surtout sa ville éponyme, divisée en multiples quartiers selon les habitats d’origine de ses habitants.

Cité en apparence utopique, avec ses élégants gratte-ciels aux courbes élancées, elle cache néanmoins une foule de problème sociaux. La discrimination envers certaines espèces, les préjugés, les clichés, voire le racisme, y sont monnaie courante.

Judy Hopps, le personnage principal, se retrouve reléguée à des tâches subalternes parce que personne ne la prend aux sérieux – elle est la première lapine à intégrer la police de Zootopia. Amies du plafond de verre, bonjour! Quant au renard Nick Wilde, personne ne lui fait confiance, parce que les renards sont des arnaqueurs. Bon, OK: au début, c’est un arnaqueur.

L’intérêt du film, c’est que s’il s’agit d’un dessin animé de chez Disney, et donc visant les enfants, il fait appel à des thèmes très adultes, comme justement le racisme et la discrimination, mais également sur l’usage de la peur comme d’une arme politique.

Ceci posé, Zootopia est très plaisant, visuellement impressionnant et truffé de trouvailles assez géniales, et le duo des personnages principaux fonctionne plutôt bien. Après, je l’ai trouvé un peu convenu, avec une “bonne” dose de gnangnan. Bon, c’est le défaut des dessins animés “pour enfants”, je suppose: on ne peut pas non plus faire du trop tordu.

Il faut également poser une grosse suspension d’incrédulité quand on pense à l’existence des divers écosystèmes dans un si petit espace et ne pas trop se demander ce que mangent les prédateurs de la cité. Ou qui ils mangent.

C’est un peu du pinaillage, mais c’est aussi dommage, parce qu’avec un peu plus de travail sur ce genre de choses, un peu moins de hop-hop-hop et de guimauve au sirop de maïs, Zootopia aurait pu être un film pas parfait, mais pas loin. En l’état, il est “seulement” très bien. On s’en contentera.

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1 réflexion au sujet de « Zootopia »

  1. Si j’avais continué à faire de la culture, j’aurais peut-être fait la chronique de ce film. Pas de coup de coeur particulier mais c’est vrai qu’il est d’un bon niveau, comme quelques unes des sorties Disney des dernières années. On est dans une sorte de Buddy Movie, avec quelques bons sentiments, un fond un peu revendicatif mais pas trop. Pas sur que Walt aurait aimé, finalement….

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