La société pollen est un projet économique et social très sérieux, discuté principalement dans les milieux écolos et qui, pour faire simple, propose de mettre l’accent sur les échanges d’idées plutôt que de marchandises.

Si j’en parle ici, ce n’est pas seulement pour ses aspects politiques, mais également parce qu’il s’agit d’un modèle économique peu courant qui peut également être repris dans un univers de fiction – au hasard un jeu de rôle – pour changer un peu des modèles marchands classiques.

Un des trucs qui m’a le plus étonné sur ce sujet, c’est à quel point il semble peu connu et discuté: j’en ai entendu parler par le numéro de Charlie-Hebdo du 6 octobre 2010, qui consacrait une double page au livre L’abeille et l’économiste de Yann Moulier Boutang, et une rapide recherche sur le net me ramène surtout des références à un bouquin de Daniel Cohn-Bendit, datant de mars 2009.

Certains me répondront qu’il y a une raison à ce manque d’information, à savoir que c’est du pipeau symphonique, mais au train où vont les discussions sur des sujets beaucoup plus foireux, je m’interroge quand même beaucoup.

Expliqué en quelques mots, la “société pollen”, ou capitalisme cognitif, propose de fonder notre système économique les échanges d’idées, le réseautage – notamment via Internet. L’exemple type de la société qui s’appuie sur ce principe, à l’heure actuelle, est Google, dont le modèle économique s’appuie sur la monétisation (via la pub, entre autres) des échanges entre ses utilisateurs.

L’auteur cite aussi le micro-crédit, qui a pour effet d’améliorer les conditions de vie des travailleurs les plus pauvres et, ainsi, créer de la richesse.

Là où ça devient intéressant, c’est qu’une telle société n’a plus besoin d’un impôt sur le revenu, mais une taxe (faible) sur toutes les transactions financières, y compris en internet; une sorte de Taxe Tobin globale. Ainsi, tous les acteurs économiques participent réellement à la hauteur de ce qu’ils contribuent.

Dit comme ça, l’idée paraît abominablement floue, j’en conviens. J’ai commandé le bouquin sus-mentionné, parce que l’article de Charlie – un entretien avec l’auteur – était certes riche en enthousiasme, mais assez pauvre en contenu. Je vous en reparlerai après lecture, mais c’est le genre de concept qui, même s’il est 100% flan, peut avoir un intérêt pour donner des idées plausibles.

(Pollen de Halothamnus glaucus ssp. tianschanicus, vu au microscope électronique, par G. Kothe-Heinrich via Wikimedia Commons, sous licence Creative Commons, partage dans les mêmes conditions)

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