J’ai hésité un moment, mais j’ai fini par me décider pour aller voir Zeal & Ardor aux Docks de Lausanne, avec Asbest en première partie.
J’avoue: « hésitation » peut aisément se traduire ici par « flemme ». Après avoir enchaîné trois concerts en octobre, j’étais moyen enthousiaste pour affronter le quasi-hiver lausannois. Mais bon: on parle quand même du groupe qui avait sorti l’album de l’année 2018, avec Stranger Fruit.
En plus, c’est un samedi, il ne pleut même pas et, même si je n’ai pas de passe photo cette fois-ci, j’arrive à court d’excuses.
Me revoici donc aux Docks, salle lausannoise sise dans une zone industrielle non loin du centre-ville. J’arrive tôt, la salle est quasiment vide, mais elle se remplit vite avant qu’Asbest n’investisse la scène.
Trio bâlois estampillé noise-rock, il se compose d’un batteur, d’une bassiste et d’une guitariste-chanteuse, ces deux dernières donnant l’impression d’être jumelles. Ils vont tenir la scène pendant environ quarante minutes.
Le noise-rock, c’est pas trop mon truc, mais Asbest propose des compositions qui flirtent avec le post-rock et des trucs un peu goth-dark à la Anne Clark dans le phrasé, ce qui fait que je ne me sens pas trop dépaysé. Pas mon truc, donc, mais sympa et plutôt dans l’ambiance.
Pendant le changement de scène, nous avons droit à un instrumental au piano qui fait patienter la foule, désormais compacte. Ça me rappelle un peu la tournée Brave, de Marillion, avec l’instrumental River de Michael Hunter.
Cinq silhouettes encapuchonnées se présentent alors sur une scène surplomblée par l’emblème du groupe: un guitariste, un bassiste, Manuel Gagneux, le chanteur-guitariste et deux autres chanteurs (le batteur est en retrait). Pour du metal, la configuration n’est pas banal. Mais Zeal & Ardor, ce n’est pas banal non plus.
En effet, le groupe mélange metal, blues et gospel sur fond de satanisme. Comme si les esclaves africains en Amérique s’étaient tournés vers les forces obscures.
En album, c’est plutôt bluffant. Je veux dire, je ne lui ai pas non plus donné le titre d’album de l’année par hasard. Mais j’avoue que j’appréhendais un peu l’épreuve du live.
Eh bien ça passe nickel! Le contrepoint blues-gospel vs metal-satanisme est d’autant plus marquant sur scène. Devant un public acquis à sa cause, Manuel Gagneux et son équipe vont dérouler leur musique sur un peu plus d’une heure, avec un rappel « if you don’t mind ».
C’est donc une alternance de passages calmes, à trois voix, et de déchaînements de brutalité. La setlist inclut des compositions des deux albums, Devil is Fine et Stranger Fruit, notamment les très emblématiques « Gravedigger’s Chat », « Row Row » et « Devil is Fine », avec ses sons de chaînes. Le light-show est classique, mais efficace, le son très clair et le public très enthousiaste.
Après un passage au merch, il est temps de reprendre le bus (plein de supporters bourrés), le train (plein d’étudiants bourrés), puis mon vélo (et slalomer entre les piétons bourrés) et rejoindre mes pénates campagnardes.
Seul bémol, de mon point de vue, j’ai dû me contenter de photos à l’iPhone, faute de passe photo. Du coup, ma traditionnelle galerie d’images est, disons, peu optimale.
Pour soutenir Blog à part / Erdorin:
Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).
Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.