Asbest / Zeal & Ardor à Lausanne

J’ai hésité un moment, mais j’ai fini par me décider pour aller voir Zeal & Ardor aux Docks de Lausanne, avec Asbest en première partie.

J’avoue: « hésitation » peut aisément se traduire ici par « flemme ». Après avoir enchaîné trois concerts en octobre, j’étais moyen enthousiaste pour affronter le quasi-hiver lausannois. Mais bon: on parle quand même du groupe qui avait sorti l’album de l’année 2018, avec Stranger Fruit.

En plus, c’est un samedi, il ne pleut même pas et, même si je n’ai pas de passe photo cette fois-ci, j’arrive à court d’excuses.

Me revoici donc aux Docks, salle lausannoise sise dans une zone industrielle non loin du centre-ville. J’arrive tôt, la salle est quasiment vide, mais elle se remplit vite avant qu’Asbest n’investisse la scène.

Asbest à Lausanne 2019
Asbest (noise-rock, Suisse) en concert aux Docks de Lausanne, le 23 novembre 2019.
Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Trio bâlois estampillé noise-rock, il se compose d’un batteur, d’une bassiste et d’une guitariste-chanteuse, ces deux dernières donnant l’impression d’être jumelles. Ils vont tenir la scène pendant environ quarante minutes.

Le noise-rock, c’est pas trop mon truc, mais Asbest propose des compositions qui flirtent avec le post-rock et des trucs un peu goth-dark à la Anne Clark dans le phrasé, ce qui fait que je ne me sens pas trop dépaysé. Pas mon truc, donc, mais sympa et plutôt dans l’ambiance.

Pendant le changement de scène, nous avons droit à un instrumental au piano qui fait patienter la foule, désormais compacte. Ça me rappelle un peu la tournée Brave, de Marillion, avec l’instrumental River de Michael Hunter.

Zeal & Ardor Lausanne 2019
Zeal & Ardor (gospel-metal, Suisse) en concert aux Docks de Lausanne, le 23 novembre 2019.
Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Cinq silhouettes encapuchonnées se présentent alors sur une scène surplomblée par l’emblème du groupe: un guitariste, un bassiste, Manuel Gagneux, le chanteur-guitariste et deux autres chanteurs (le batteur est en retrait). Pour du metal, la configuration n’est pas banal. Mais Zeal & Ardor, ce n’est pas banal non plus.

En effet, le groupe mélange metal, blues et gospel sur fond de satanisme. Comme si les esclaves africains en Amérique s’étaient tournés vers les forces obscures.

Zeal & Ardor Lausanne 2019
Zeal & Ardor (gospel-metal, Suisse) en concert aux Docks de Lausanne, le 23 novembre 2019.
Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

En album, c’est plutôt bluffant. Je veux dire, je ne lui ai pas non plus donné le titre d’album de l’année par hasard. Mais j’avoue que j’appréhendais un peu l’épreuve du live.

Eh bien ça passe nickel! Le contrepoint blues-gospel vs metal-satanisme est d’autant plus marquant sur scène. Devant un public acquis à sa cause, Manuel Gagneux et son équipe vont dérouler leur musique sur un peu plus d’une heure, avec un rappel « if you don’t mind ».

Zeal & Ardor Lausanne 2019
Zeal & Ardor (gospel-metal, Suisse) en concert aux Docks de Lausanne, le 23 novembre 2019.
Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

C’est donc une alternance de passages calmes, à trois voix, et de déchaînements de brutalité. La setlist inclut des compositions des deux albums, Devil is Fine et Stranger Fruit, notamment les très emblématiques « Gravedigger’s Chat », « Row Row » et « Devil is Fine », avec ses sons de chaînes. Le light-show est classique, mais efficace, le son très clair et le public très enthousiaste.

Zeal & Ardor Lausanne 2019
Zeal & Ardor (gospel-metal, Suisse) en concert aux Docks de Lausanne, le 23 novembre 2019.
Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Après un passage au merch, il est temps de reprendre le bus (plein de supporters bourrés), le train (plein d’étudiants bourrés), puis mon vélo (et slalomer entre les piétons bourrés) et rejoindre mes pénates campagnardes.

Seul bémol, de mon point de vue, j’ai dû me contenter de photos à l’iPhone, faute de passe photo. Du coup, ma traditionnelle galerie d’images est, disons, peu optimale.

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