Encore un groupe de post-rock qui, en apparence, coche toutes les cases du genre: nom incluant un caractère bizarre, titre à rallonge et pochette énigmatique: c’est Bruit ≤ et The Machine is burning and now everyone knows it could happen again.

Ah, et c’est un groupe français, aussi. Des Toulousains. Il y a un sacré certain vivier dans la région… Né en 2018, Bruit ≤ se définit comme à la fois un groupe de post-rock et aussi comme un quartet de musique classique, avec violon, violoncelle et instruments à vents, et il revendique aussi des influences électroniques.

De ce mélange naît des compositions étranges, planantes, mais sous-tendues par une énergie sourde et impressionnante. Les morceaux sont également ponctués par des extraits narratifs, qui soulignent le thème de l’album: cette machine qui brûle, c’est notre monde.

The machine is burning… – vous n’excuserez si je n’écris pas tout le bazar à chaque fois – est le premier album du groupe, qui a aussi réalisé un EP. Il compte quatre pistes, entre huit et douze minutes, et dure quarante minutes au total.

En fait, avec des groupes comme Bruit ≤, j’ai l’impression d’assister à une renaissance du post-rock. The Machine is burning… est une suite d’ambiances qui posent des éléments rarement entendus et forment une suite complexe et très impressionnante.

Certains passages acoustiques (sur « Renaissance », justement) me rappellent l’étrange premier album solo de Nacho Cano, Un mundo separado por el mismo dios. Les éléments les plus électro (l’intro de « The Machine is burning ») ont un côté Vangelis et ne dépareraient pas sur la bande originale de Blade Runner.

Le tout reste dans le registre du post-rock, avec une musique cinématique qui empile les textures pour former des montées en puissance étouffantes, particulièrement sur l’epic final, « The Machine is burning ».

Il n’y a rien de spectaculaire dans cet album. Enfin, si, d’une certaine façon, mais pas d’esbroufe. Les compositions coulent de source, mais sont impressionnantes de richesse et d’intensité. Et même « The Old Tree », petit moment de calme dans l’album, à sa noirceur secrète.

Tous les gens qui s’intéressent au post-rock devraient écouter The Machine is burning and now everyone knows it could happen again. Bruit ≤ y montre un savoir-faire et une originalité impressionnants. N’hésitez pas à aller écouter cet album, il est sur Bandcamp et je pense qu’il a toutes les chances de finir dans ma liste des meilleurs de 2021.

Bonus: « The Machine is Burning », enregistré en live à l’Église du Gésú de Toulouse

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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