Le jeu de rôle, c’est le Mal. C’est bien connu, les rôlistes, c’est rien que des adolescents attardés qui passent des heures devant un écran à jouer des monstres et qui, le soir venu, mettent des costumes et se tapent dessus avec des cadavres dans les cimetières. Après, ils deviennent fous et ils meurent.

Enfin, s’il on en croit les journ…, euh, disons plutôt les gens qui écrivent dans les journaux. Un journaliste a une vague conscience professionnelle qui le pousse à vérifier ce qu’il dit ou écrit. Si c’était un journaliste qui avait écrit les critiques du film Demain dès l’aube, parues dans Le Monde et Telerama (respectivement Jean-Luc Douin et Mathilde Blottière; stigmatisons les coupables), ça se saurait.

Passons sur l’idée que la reconstitution historique soit du jeu de rôle; “jeu de rôle” est un terme qui recoupe tellement de pratiques différentes qu’on peut à la limite admettre une licence poétique. Tout le côté “le jeu de rôle, ça rend fou” est une resucée d’un très vieux thème, datant des années 1990, qui s’est avéré n’être rien de plus que la transposition en France de délires paranoïaques venus des USA, où une organisation a cru voir un lien entre des suicides d’adolescents et la pratique du jeu de rôle.

La Fédération française de jeu de rôle a publié à ce sujet un communiqué de presse qui rétablit une vision plus nuancée sur le sujet, soulignant la confusion des genres et l’innocuité du jeu de rôle en tant que loisir. Avec un peu de chance, ça devrait permettre aux auteurs de faire un second papier sur le sujet et, avec beaucoup de chance, d’être moins ridicule sur le coup.

Comme disait Yvan Audouard, “Une information plus un démenti, cela fait deux informations pour le prix d’une. Et c’est toujours la fausse qui reste dans les mémoires.”

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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