J’avoue: je n’ai pas trop besoin qu’on me pousse pour aller voir The Erkonauts en concert. Si, en plus, la soirée inclut du rock progressif avec un groupe local, Cosmic Rain, en première partie, ça devient vraiment compliquer de trouver des excuses pour ne pas y aller. Un vendredi soir? Bon, ben go alors.
(Soyons honnête: je suis déjà allé voir des concerts avec encore moins d’excuses que ça.)
Rendez-vous donc au Bouffon de la Taverne, la salle de concert petit format située sous la Taverne de la République. J’évite soigneusement de trop picoler avant, parce que le concert commence officiellement à 22h et je passe d’abord au Coin Mousse et à la Citadelle. On va dire que je suis resté raisonnable. Principalement parce qu’un petit bout de chemin à vélo m’attend pour rentrer.
Cosmic Rain monte sur scène un peu après l’heure dite. Le quatuor – au sein duquel je retrouve Arnaud, ex-clavier de Witch of Voodoo – va jouer pendant un peu moins d’une heure un rock progressif entre ancien et moderne, qui me rappelle un peu les sonorités des groupes peu connus que j’écoutais à la fin des années 1980.
L’inspiration lorgne plutôt vers la décennie précédente, surtout au niveau des sonorités très vintage des claviers, mais garde un œil sur les périodes plus modernes du prog. Cosmic Rain ne s’interdit pas des riffs de guitare un peu plus agressif que la normale, voire du growl.
C’est plutôt pas mal, mais j’ai eu du mal à entrer dedans. Il faut dire que je découvrais leur musique en même temps que j’assistais à leur performance. Il y a de très belles mélodies, mais des constructions un peu trop alambiquées par moments. Il faudra que je teste en CD: j’ai récupéré leur EP et le groupe a annoncé un album pour l’année prochaine.
Le temps d’aller remplir les verres et de vider les vessies (pas forcément dans cet ordre), les Erkonauts a investi la scène. Et, devant une salle aux trois-quarts pleine, Ales et sa bande se mettent immédiatement à bouter le feu à l’ambiance.
Pour ceux qui ne connaissent pas les Erkonauts, le groupe se définit comme “progressive punk metal” et c’est complètement assumé, y compris dans le côté oxymore. En concert, ça signifie qu’on pousse tous les potards sur douze et que vous avez quatre musiciens déchaînés sur scène.
Je vous l’accorde: la partie progressive des Erkonauts n’est pas forcément ce qui ressort le mieux en live. La partie “whôpitin à fond les ballons”, nettement plus. En général, le groupe privilégie les prestations courtes, principalement parce qu’elles n’impliquent que douze mille calories dépensées.
Dans le cas présent, après nous avoir balancé leur habituel répertoire, principalement basé sur leur premier album, ils ont enchaîné sur “Little Mary” en rappel, ainsi que la traditionnelle reprise de “Gypsy Queen”, de Uriah Heep. Le groupe a aussi un peu joué avec son public, un des guitaristes allant jusqu’à faire passer son instrument dans la foule (qui le lui a rendu; à Genève, même les metaleux sont civilisés).
Je serais bien resté plus longtemps, mais il est déjà minuit et demie quand je sors. Entre la journée de boulot, la soirée bière / création et le concert, je suis un peu vanné. Donc tant pis; de toute façon, les soirées “jusqu’au bout de la nuit”, même en jeu de rôle j’ai du mal. C’est pas toujours facile d’être un vieukon!
Mais ça reste un concert bien sympa, qui m’a permis de découvrir des prog-heads sur Genève et de retrouver un groupe qui déménage bien (et dont certains membres ont fini par devenir des potes).
Galerie de photos sursaturées sur Flickr, comme toujours sous licence Creative Commons.
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