Dixième et dernier volume pour De Cape et de Crocs, une des séries majeures de la bande dessinée francophone de ces vingt dernières années: De la Lune à la Terre conclut de fort brillante manière la saga créée par Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou. Je vous avais déjà pondu un article sur le précédent volume en parlant de clôture, mais cette fois-ci semble être la bonne – encore que.
Je suppose que les mauvaises langues pourraient lui reprocher d’être “l’album de trop”, une conclusion trop commerciale à une série qui n’en avait pas vraiment besoin, juste histoire de poutzer les bouts de scénarios oubliés dans un coin. Je ne suis pas de cet avis, malgré mon erreur précédente.
Je ne renie pas ce que j’avais affirmé précédemment: si le neuvième tome avait été le dernier, cela ne m’aurait pas vraiment dérangé. Mais à la lecture de De la Lune à la Terre, je ne peux pas faire autrement que d’admettre que c’est bien cette fin-ci qui s’imposait. Au reste, le final boucle la boucle dans un épilogue vénitien du plus bel effet.
On retrouve dans ces ultimes pages tous les protagonistes de la série, avec une mention spéciale à Bombastus et à son explication magistrale de la “mécanique bombastique”, ce qui ne va pas sans son lot de révélations – parfois un peu forcées, mais qui vont si bien avec le style. En fait, et c’est le gag récurrent de la série, seule l’origine d’Eusèbe le lapin reste un mystère.
Il faudra un jour que je relise cette série dans son intégralité, mais je sais déjà ce que j’y trouverai: une fantaisie rare sur fond d’aventures de cape et d’épées, où les quelques artifices – animaux anthropomorphes ou technologie davincipunk (bombastopunk?) – n’est qu’au service d’une histoire superbement menée dans une univers d’une grande cohérence.
Messieurs les Auteurs, chapeau bas! Ce n’est que le moins.
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18/04/2012 at 08:11
Tiens, je ne l’avais pas vu passer, pourtant je l’attendais… histoire d’en finir. Je suis d’accord que c’est une belle série, mais, primo, il y a eu un sacré passage à vide vers le milieu et, secundo, je n’en peux plus des séries qui traînent en longueur.
18/04/2012 at 09:04
C’est un peu pour cela que je me dis que je devrais relire la série en entier.
18/04/2012 at 11:16
Idem je l’avais loupé, merci pour l’information, je file chez mon bouquiniste préféré dès ce soir !
18/04/2012 at 11:33
En relisant ma chronique précédente, je m’aperçois que je suis donc ton principal canal d’information en ce qui concerne cette série. 🙂
18/04/2012 at 14:01
Pas encore lu. Mais l’erreur sera réparée dès ce week-end.
Cette série est culte, j’attend beaucoup de sa conclusion mais a moins d’un gros ratage -que tu n’as pas l’air de décrire- ce dernier épisode ne brisera pas la magie construite jusqu’ici.
Autant de citations, de scènes culte, de décors et de personnages fous ; de cape et de crocs est la meilleure BD humoristique francophone du moment.
D’après mes infos, une série en 2 ou 3 tomes consacrée à Eusèbe et son frère Fulgence pourrait voir le jour depuis les cartons des auteurs. Une sorte de prélude dédié au mystère qui enveloppe le lapin blanc… To be continued donc.
18/04/2012 at 14:46
Cette série figure dans la (longue) liste des sujets sur lesquels je n’essaie même pas d’être objectif. Elle ne peut pas être un ratage.
Je suis fan et j’assume!
18/04/2012 at 14:05
Ah ! Je m’étonnais justement de pas avoir vu de billet à ce sujet. C’est chose faite ^^
MJ
01/05/2012 at 18:45
Une bien belle série, oui. Ce dernier tome fait partie de ma prochaine commande, évidemment. Je la conseille aux gens qui pensent que la BD, c’est pas de la littérature…