Quand on parle metal progressif, il est difficile de passer à côté de Dream Theater, un des pionniers du genre. À fortiori quand le groupe américain sort un nouvel album, comme ce Distance over Time.

Comme tous les groupes un peu connus, surtout avec une carrière de trente ans, Dream Theater attire des opinions très tranchées. C’est peu dire qu’affirmer que c’est une formation qui a lancé le metal progressif comme genre à part entière. Mais peut-on être et avoir été?

D’autant que Distance over Time fait suite à The Astonishing, un concept-album façon comédie musicale qui avait été globalement mal perçu à l’époque – surtout par moi, en fait. Je rassure tout de suite: cette galette revient à un son plus classique.

Avec neuf pistes et un peu moins d’une heure, Distance over Time adopte un format classique. Plus de la moitié des morceaux dépassent les six minutes, mais un seul frôle la barre des dix.

Le sentiment qui, chez moi, prévaut à l’écoute de cet album, c’est le soulagement. Je n’avais VRAIMENT pas accroché à The Astonishing et je suis content que Dream Theater ne continue pas dans cette voie.

Les Anglo-saxons appellent cette figure de style « damning with faint praise » : en gros. faire un compliment foireux pour mieux descendre l’objet visé. Vous admettrez que « soulagé » n’est pas l’épithète le plus flatteur. Pour tout dire, à la première écoute, je l’ai même trouvé plutôt oubliable.

Plusieurs passages plus tard, je révise partiellement mon jugement. Il n’y a pas vraiment de mauvaise piste dans cet album. Les compositions sont solides, même si elles manquent souvent d’ambition, et les musiciens font le taf. Il y a quelque morceaux de bravoure, comme « Barstool Warrior », « S2N », « At Wit’s End » ou « Pale Blue Dot », mais rien qui ne frappe durablement l’oreille.

D’autres moi gloseront sur la voix de James Labrie – un sujet qui occupe beaucoup de chroniqueurs. Personnellement, j’ai eu un peu de mal au début, mais moins par la suite; on retombe en terrain connu. Il faudra que je constate en concert ce que ça donne. Ça tombe bien: je vais aller les voir à Guitares en Scène, en juillet.

De mon point de vue, Distance over Time est un album mineur. Il est globalement bon, là où Dream Theater nous avait habitué à l’excellence. Il ne fera pas date dans la discographie du groupe qui, il faut le dire, comporte quand même pas mal de pointures.

Une autre façon de voir les choses, c’est qu’un nouvel album de Dream Theater, c’est un peu comme retrouver une bande de vieux copains. C’est cool de se revoir, on boit des bières ensemble, même si au final on est tous casés dans notre routine et on se raconte un peu les mêmes histoires depuis dix ans.

Je ne recommande donc pas forcément Distance over Time, surtout si on est un fan de la Grande Époque, mais c’est loin d’être un achat honteux non plus.

Bonus: la vidéo de “Fall into the Light:

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