Empowered, tome 11

Bon, je m’aperçois que j’ai oublié de vous parler du dixième tome d’Empowered. Ou du septième, d’ailleurs. Mais bon, ce n’est pas grave, parce que là, c’est le onzième qui vient de sortir et ça dépote sévère. Genre, l’héroïne éponyme contre tous les superhéros de la ville. OK, presque tous.

Si vous ne connaissez pas Empowered, cette affirmation ne va peut-être pas vous surprendre. Si vous êtes déjà fans de cette série de superhéros, écrite et dessinée par Adam Warren, sans doute pas non plus.

Par contre, si vous en aviez déjà entendu parler et que vous étiez resté sur le trip « superhéroïne inepte qui passe les trois-quarts du bouquin ficelée façon bondage dans une tenue ultra-moulante », vous pourriez tiquer.

Parce que oui, à la base, Empowered ressemble beaucoup à un pastiche érotique d’histoire de super-héros. Sauf qu’en vrai, c’est plus compliqué que ça. Adam Warren est un de ces auteurs qui a baigné dans la culture comics et qui a l’œil expert pour déconstruire le bazar et mettre le doigt là où ça fait mal.

Je suppose que des lectrices pourraient avoir une lecture moins complaisante, mais je trouve que cette série met férocement en lumière le côté malsain des rôles de genre, entre le regard masculin sur le corps des femmes, la virilité toxique et le syndrome du surhomme.

(Il y a cependant des fois, dans la série, où cette dénonciation a pris des tours plutôt malsains. Ce n’est pas le cas ici.)

Quelque part, en tout cas dans cet univers, Empowered est l’anti-superhéroïne. Elle a déjà cette réputation de bimbo inepte qui lui colle à la peau, encore plus que sa tenue. Mais cette « faiblesse », c’est aussi ce qui la rend unique; c’est une humanité que la plupart des autres héros de la ville n’ont pas. Ou plus.

Ceci posé, ce onzième fait la part belle à l’action quasi-non-stop. Empowered doit faire face à un superméchant télépathe, qui l’accuse d’avoir tué sa sœur et qui va contrôler tous les superhéros de la ville pour tenter de la tuer au cours d’un jeu cruel et destructeur.

Et dans cet épisode, le trait au noir d’Adam Warren fait merveille. C’est un feu d’artifice de flammes et de ténèbres, avec des effets de textures bluffants. En fait, la seule chose qui m’a gêné dans le trait, c’est le visage de l’héroïne, qui est parfois très caricatural.

Nettement plus sérieux, violent et tendu que les précédents – nettement moins sexe, aussi – ce nouveau tome de Empowered confirme que c’est une série qui s’améliore de façon constante.

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