Enslaved: In Times

Un nouvel album d’Enslaved – ici, In Times – c’est toujours un exercice amusant de montagnes russes: le groupe norvégien a trouvé le moyen de mélanger black-metal et rock progressif et ainsi de semer la confusion dans deux communautés musicales que, d’ordinaire, tout oppose ou presque.

Depuis maintenant quatre ou cinq albums (je n’ai pris le train en marche qu’avec Vertebrae), la musique de Enslaved, c’est donc des gros méchants riffs, de la rythmique plombée et des hurlements de damnés, mais aussi du chant clair et éthéré et des nappes de clavier. Parfois séparément, parfois tout ensemble.

C’est aussi des compositions longues: sur In Times, aucune des six pistes ne descend en dessous des huit minutes, avec une pointe à près de onze minutes pour le morceau-titre. Cela dit, on n’a pas l’impression qu’elles tirent en longueur, non plus: ce sont des titres complexes, construits.

Le plus gros défaut de cet album, c’est qu’il est très exactement dans la même veine que son prédécesseur, RIITIIR, qui lui-même ressemblait à Axioma Ethica Odini. En gros, Enslaved semble avoir du mal à se renouveler et les hurlements sauvages ont comme un bruit de fond de ronron confortable.

Ce qui signifie aussi que, si on a bien aimé les opus précédents, celui va également plaire, pour les mêmes raisons. Personnellement, si je lui trouve des bons moments (“Building with Fire” ou “Daylight” et son côté floydien), j’avoue commencer à fatiguer.

Enslaved s’est créé son propre genre musical; c’est bien, mais c’était il y a dix ans, il serait temps de passer à l’évolution suivante. Mais que cela ne nous empêche pas de profiter une fois encore de ce mélange si particulier, mi-ponceuse à gros grain, mi-peau de chamois.

Bonus: la vidéo en “paroles animées” de “Thurisaz Dreaming”:

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