Fields of the Nephilim: Earth Inferno

C’est par la bande que j’en suis venu à me rappeler de Earth Inferno, l’album live des Fields of the Nephilim, sorti en 1991. À l’origine de ce live, l’album Elizium de 1990. Même si, techniquement, on se trouve déjà dans les nineties, on en revient toujours à la-décennie-qu’il-ne-faut-pas-nommer, si détestée par une certaine catégorie de zigotos de mon âge, ou peu s’en faut, qui n’en ont retenu que Duran Duran ou Cindy Lauper.

Et pourtant! Quelle putain de claque que cet énormissime live! Énorme déjà par une durée qui tutoie les quatre-vingt minutes – une sorte de record pour l’époque – et, surtout, par la musique. Elizium est une sorte d’aboutissement dans la – courte – carrière des Fields of the Nephilim, un album mature, atmosphérique et sombre; Earth Inferno en est son prolongement scénique et, pendant longtemps, le chant du cygne du groupe.

Je crois sincèrement qu’il s’agit d’un des meilleurs albums live que je connaisse, principalement parce qu’il transcende les versions studio des morceaux: plus sombres, plus agressifs, plus vivants. Pour s’en convaincre, jetez une oreille sur la vidéo de “Sumerland”. Alors certes, on peut ricaner sur la tenue et l’outrance théâtrale des musiciens (les années 80, encore et toujours), mais ça ne change rien au pur génie de ce morceau.

Sans les Fields of the Nephilim, aurait-on eu le post-rock? Je suis peut-être le seul à entendre une filiation, mais ça n’ôte rien au mérite intrinsèque de cet album.

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5 réflexions au sujet de “Fields of the Nephilim: Earth Inferno”

  1. Oliver :
    Ce qui me désole, par contre c’est ce défaut très eighties de chercher à refaire l’album à la lettre au plus proche du son studio.

    Ah, mais sauf que non. Live Inferno a de nombreuses différences d’avec Elizium, il y a une réelle réinterprétation de certains des morceaux, comme “For Her Light” ou “Sumerland”.

    On ne doit pas se souvenir du même. 🙂

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    • Même si je ne suis définitivement pas d’accord – sumerland est raccourci de 3 minutes mais ne change pas musicalement et (Dead But Dreaming)-For Her Light gagne 1 minute d’intro bruit de foule – je te remercie néanmoins de m’avoir poussé à réécouter cet excellent disque qui gagne dans le live un mixage qui pousse la rythmique en avant et une réverbe digne d’une cathédrale 😛

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  2. Cet album est le meilleur best of que Fields of the Nephilim pouvait faire, le live apportant principalement un surplus d’ambiance où le public s’intègre parfaitement à la musique comme une couche atmosphérique supplémentaire. Ce qui me désole, par contre c’est ce défaut très eighties de chercher à refaire l’album à la lettre au plus proche du son studio (propre aussi à Marillion d’ailleurs).
    Après que les seventies aient apportés des doubles live qui battaient déjà des records de longueur, mais où le mot d’ordre était la réinvention des morceaux, j’ai l’impression que le concept d’album en public a glissé au niveau du témoignage-souvenir avec perte sèche de l’originalité.
    Pour les nostalgiques de la période (ou ceux qui veulent le devenir :P), je recommande d’autant plus chaudement le dernier opus de And Also the Trees “When the Rains Come”, une relecture acoustique de très haute qualité du meilleur de leur 30(!) ans de carrière. Leur prestation live hier soir au Bourg à Lausanne était un moment de pur bonheur.

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