The Flower Kings: Desolation Rose

Décidément, les albums de The Flower Kings ne sont pas faciles à chroniquer. Le nouvel opus des Suédois, fer de lance du courant rétro-progressif, s’appelle Desolation Rose et, comme le précédent Banks of Eden, se caractérise par une avalanche de mélodies très bien troussées, malheureusement mises au service d’un manque d’originalité certain.

C’est pénible, parce que tout au long de cet album, je ne sais pas si je dois m’enthousiasmer sur la virtuosité des musiciens ou m’agacer à l’écoute de choses entendues, réentendues, encore et encore. C’est bien simple: j’ai l’impression que The Flower Kings fait du rétro-progressif d’inspiration The Flower Kings; j’ai l’impression d’écouter un autre de leurs albums – je ne sais pas lequel, ils se ressemblent tous.

Je précise: Desolation Rose n’est pas un mauvais album et, sur les dix pistes que compte l’album (pour un poil moins d’une heure), il y a de belles perles – à commencer par “Tower ONE” qui ouvre le bal et surplombe le paysage du haut de ses treize minutes et demie. Il y a également de belles choses sur le CD bonus de huit pistes qui complémente le digipack, notamment “Burning Spears”.

De façon générale, je pense que j’ai du mal avec la voix de Roine Stolt; je ne saurais pas trop dire pourquoi elle me porte sur les nerfs, mais c’est sans doute dû à ce qu’elle vient interrompre d’honnêtes instrumentaux qui ne demandaient rien à personne. Pourtant, il me dérange moins dans Transtlantic (même si je lui préfère Neal Morse).

Alors je sais que ça ne se fait pas, dans le petit monde du prog, de tabasser les vaches sacrées, mais, d’une part, je soupçonne que c’est ce genre d’attitude qui a en partie causé la première mort du genre dans les années 1970 et, d’autre part, ça se fait: à preuve, je le fais. Et puis c’est un sentiment très personnel, que je suis conscient de partager surtout avec moi-même – bien qu’ici j’en partage également l’expression avec vous, lecteurs.

Toujours est-il que, de mon point de vue, Desolation Rose est très loin d’être un mauvais album, mais je le trouve un ton ou deux en-dessous de Banks of Eden et, surtout, je pense que le rétro-progressif, ça commence un peu à bien faire et qu’il serait temps d’utiliser ce qui a été appris pour refaire quelque chose de neuf.

Bonus: la vidéo de “Desolation Road”:

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2 réflexions au sujet de “The Flower Kings: Desolation Rose”

  1. Le problème vient-il réellement de cette vague de retro-progressif, ou plutôt de ces groupes “installés” depuis près de 20 ans et qui ont du mal à évoluer (du moins à faire autre chose) ?..

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    • Bonne question. À mon avis, un peu des deux, mais j’ai quand même l’impression que le rétro-prog, on en a déjà bien fait le tour.

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