Gambit: Abyssal

C’est en lisant une chronique parue sur le site Neoprog.eu que j’ai acquis Abyssal, le tout récent album du groupe de rock progressif français Gambit. J’étais pourtant dubitatif, mais le chroniqueur était suffisamment enthousiaste et la vidéo qui accompagnait l’article était suffisamment intéressante pour que je passe outre.

J’aurais dû me méfier à la lecture des trois mots “rock progressif français”. Vous avez sans doute noté que je peux être à la fois très bon public et très chiant; le rock progressif est un des domaines où je parviens à l’être simultanément et le rock progressif français fait partie des registres pour lesquels je suis abominablement exigeant. 

En fait, à mes oreilles, Gambit souffre d’une sorte de “mal français”. Certes, le chanteur est très compétent et les textes élaborés, truffés de jeux de mots parfois très bien trouvés (à commencer par “Le manège en chantier”), mais il chante tout le temps. Tout. Le. Temps.

J’avais déjà fait la réflexion avec le dernier album d’Ange: c’est étouffant, à la longue. Je veux bien que le prog de Gambit soit du néo-prog, donc quelque chose d’un peu plus accessible que d’habitude, mais à part quelques intros et un ou deux solos, j’ai l’impression qu’on n’entend que le chanteur.

Or, comme vous le savez sans doute, le chant en français et moi, on n’est pas copains. Du tout. À de rares exceptions près, la chanson française évoque chez moi des envies de génocide au napalm. Du coup, je suis quelque peu agacé à l’écoute d’un groupe qui, en plus, sait ce qu’il fait musicalement: les compositions de Gambit tiennent la route, avec le juste mélange de complexité progressive, d’accessibilité pop-rock et de mordant métal.

Donc voilà. Je n’ai pas aimé cet album (non plus que le précédent, Machiavélique, que j’ai acheté dans la foulée parce que les deux albums en numérique étaient dispos pour dix euros), mais ce n’est pas de la faute du groupe. Cher Gambit, ce n’est pas toi, c’est moi.

Si vous aimez le néo-prog bien tourné – pas super-original non plus, mais bien fait – et que vous n’êtes pas allergiques aux vocalises francophones, Gambit est assurément un groupe à suivre. La vidéo de “Le manège en chantier” devrait vous donner une bonne idée des qualités de cet Abyssal.

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3 réflexions au sujet de “Gambit: Abyssal”

  1. J’avoue que, si les vocalises francophones ne me dérangent pas, j’aime bien aussi quand ils savent la mettre un peu en veilleuse au profit des instrus.

    Par contre, la pochette a l’air d’avoir été dessinée par Bilal et ça, ca me plait !

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    • Pour la pochette, on dirait un croisement entre Bilal et Luis Royo, en fait.

      Pour le mélange entre instrumental et chant, je trouve que c’est vraiment une question de respiration, avec en plus le fait que je supporte plus facilement des albums full instrumental que full vocal.

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      • Alors Royo oui, j’ai découvert ya 10 minutes tout juste sur le fond d’écran d’une de mes collègues et j’avoue que ces 2 là pourraient bien avoir pris l’apéro ensemble avant de choper leur premier crayon. Je suis pourtant pas très manga à la base mais lui je pense que je vais creuser ! 🙂

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