Lorsque, il y a quelques semaines, le groupe The Beauty The World Makes Us Hope For m’a contacté pour chroniquer leur album, je leur ai demandé s’ils ne passeraient pas en concert du côté de Genève ces prochains jours. Ils m’ont répondu, en substance, « non, mais on fait la première partie de God Is An Astronaut fin avril ».
J’étais déjà bien enthousiaste par un tel concert, il ne m’en a pas fallu plus pour organiser un déplacement express Genève-Annecy-Genève entre mardi 17 h et mercredi 8 h 30. Je vous passe les détails, avance rapide vers le mardi soir, 20 h 30, devant l’entrée du Brise-Glace, au bord du Lac d’Annecy.
Mauvaise surprise: les appareils photos ne sont pas admis. Je laisse donc mon artillerie de marine dans le sac; je chinderai quelques photos à l’iPhone, comme au bon vieux temps. Ceci mis à part, le Brise-Glace est une salle surprenante, plutôt petite (500 places au maximum), mais avec une scène très vaste, une fosse et des fauteuils de cinéma. Je suppose qu’elle sert aussi de salle de cinéma et/ou de théâtre.
Cela n’empêche pas le public d’être là en masse, malgré la date en milieu de semaine. God Is An Astronaut attire du monde, mais The Beauty The World Makes Us Hope For a également ses fans. C’est un peu l’avantage de jouer à domicile – tellement à domicile que l’organisateur avoue que plusieurs membres du groupe travaillent pour la salle…
Si j’avais émis quelques réserves sur l’EP de TBTWMUHF, ces réserves sont dissipées à peu près deux minutes après le début de leur concert. Sur scène, le groupe transcende son post-rock optimiste en y ajoutant une intensité impressionnante, tout en montées en puissance.
Malgré un espace réduit, il impose ses compositions complexes et lumineuses, ajoutant aux trois longues pistes de l’EP Curious, Gathered & Awake une quatrième – intitulée « A » si j’en crois la vidéoprojection – de toute aussi bonne facture. Le public ne s’y trompe et lui réserve un excellent accueil.
Le concert m’impressionne suffisamment pour que je me demande honnêtement ce qu’il reste à God Is An Astronaut après une telle prestation. Je sais, c’est un peu naïf.
Disons les choses ainsi: si TBTWMUHF est un paisible dirigeable flottant au-dessus des plus beaux paysages de la Terre, God Is An Astronaut est un vaisseau stellaire filant à travers nébuleuses, amas stellaires, galaxies et supernovae.
À ce stade, on se demande si les quatre Irlandais ont mangé du dilithium, de l’antimatière ou un baril de bourrinium enrichi aux tachyons. Leur musique – un panaché de titres couvrant un peu toute leur carrière, y compris quelques-uns de leur prochain album – passe la démultipliée et enchaîne, au sein de mêmes morceaux, les ambiances calmes et contemplatives et les furies de guitares hystériques.
Accroché au bastinguage, au premier rang, je suis aux premières loges: le nez collé contre le hublot du vaisseau. J’en prends plein les yeux, plein les oreilles – light-show somptueux et sono parfaite pour les deux groupes – et j’en redemande. J’en arrive à presque oublier l’absence d’un “Zodiac” ou d’un “Red Moon Lagoon”.
Visiblement, le groupe s’éclate également, notamment le guitariste/clavier qui, par deux fois, saute dans la fosse pour jouer au milieu du public. On les retrouvera d’ailleurs après la fin du concert à signer des autographes et prendre la pose pour les fans.
En résumé: c’était génial, un des meilleurs concerts auxquels j’ai pu assister, tout en ambiances et en intensité. Ma petite galerie d’images, prises à l’iPhone, ne lui rendra pas justice, mais elle est tout de même visible sur Flickr, toujours sous licence Creative Common.
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