Bon appétit!

Bon appetit! Sous ce titre faussement jovial se cache à la fois un hors-série de Charlie-hebdo consacré à la (mal)bouffe et ma contribution au challenge #Civblogger2013 organisé par le Lecteur de Lectures libres, qui m’a pingé comme un gros sale dans sa propre contribution.

Comme convenu, je rappelle les règles:

  • Le nom :
  • Il s’agit de lire ou d’avoir lu un bouquin explorant un thème de société, un thème politique ou un thème de civilisation (évolution, tendance, prospection).
  • Vous en faites la fiche de lecture.
  • Vous citez trois bloggers (que vous prévenez) pour leur proposer de participer.
  • Vous citez ces règles et mettez un lien vers le message de blog qui vous a demandé de participer, histoire d’être sympa avec lui.

Alors, posons les choses ainsi: à l’image de la couverture du hors-série, le sujet n’est pas propre et risque de vous couper l’appétit en question; si ce n’est pas le cas, les dessins qui accompagnent les articles sont là pour en mettre une deuxième couche (le matériau servant à la couche en question est laissé à l’imagination du lecteur).

Sous-titré “Le pire de la malbouffe est à venir”, ce hors-série de 64 pages s’intéresse à l’alimentation, en France et dans le monde, ses aberrations industrielles, le lobbying éhonté des grands pontes du productivisme, l’impact sur la santé publique et sur la société en général.

Autant dire que ça tape fort: on y apprend beaucoup sur les méthodes des grands groupes – parmi lesquels Monsanto fait presque figure d’enfant sage, les autres (comme Cargill) étant beaucoup plus discrets et sur les liens incestueux entre les autorités politiques françaises et les monstres qu’ils ont contribué à créer.

On apprend aussi comment nous crevons d’un excès de sucre, de sel, de graisses comme l’huile de palme, alors que, dans le même temps, les agriculteurs eux crèvent de l’exposition aux produits chimiques qu’ils emploient. Les financiers qui gèrent les entreprises, eux, se portent bien, merci pour eux.

Il y a un peu trop de redites dans les articles: les listes de produits chimiques qui apparaissent dans les aliments de tous les jours (ou les arguments pour le végétarianisme) auraient pu être regroupés en un article plutôt que d’être dispersés et, souvent, répétés trois ou quatre fois.

Mais il y a également des sujets peu connus qui méritent d’être mis en lumière, comme l’accaparement des terres arables des pays du Sud par des grands groupes (et des fonds de pension) du Nord, ou l’usage des nanotechnologies, ainsi que la mort annoncée des cuisines de restaurants.

Bon appétit! n’est plus en vente en kiosque, mais il est encore disponible en commande auprès du journal. Il y a beaucoup à dire sur la forme (le sujet est déjà assez crade comme ça sans en rajouter dans le dessin pipi-caca), mais le fond est bien documenté et glaçant. Vous ne regarderez plus votre assiette comme avant.

OK, à qui le tour maintenant? J’appelle à la barre les sieurs Gromovar, Cédric Jeanneret et Éric Nieudan!

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6 réflexions au sujet de “Bon appétit!”

  1. Voilà plusieurs années que je scrute attentivement mon assiette et que j’essaye de consommer aussi bio et local que possible, et de cuisiner moi-même afin de limiter les composants inconnus.

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  2. Un MacDo de temps en temps d’accord. Mais en faire une habitude est très dangereux. Les gens ont plus besoin d’une éducation à l’alimentation que d’autre chose.
    Peut-être ce genre de numéro spécial de Charlie et les crises comme Findus permettront une prise de conscience et donc un durcissement de la réglementation. Mais personnellement, j’ai un peu renoncé à vouloir manger “tout sain”, vu la traçabilité et le prix des produits la plupart du temps (sans parler de leur accessibilité quand on vit dans une grande ville), ça relève souvent de la gageure.

    Et en même temps, la durée de vie est en constante augmentation dans les mêmes pays où ce genre de cochonneries sont vendues le plus massivement. Alors certes, ça creuse le trou de la sécu (et notre tombe souvent aussi) quand on a la chance d’avoir une sécu. Et en même temps nous savons bien à quoi nous en tenir concernant la bouffe industrielle.

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    • Je doute qu’un hors-série de Charlie-hebdo contribue de façon significative à une prise de conscience globale; j’aime bien Charlie, mais c’est un canard qui parle surtout à ses lecteurs, pas trop aux autres (ou alors pour leur dire des gros mots).

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  3. Enfin, tout ça pour dire que c’est l’un des sujets par excellence où la demande est complètement schizophrène. Il faudrait savoir ce qu’on veut, avant de vouloir l’imposer aux industriels. Tant qu’on continuera à vouloir des abricots en janvier et des plats surgelés à moins de 2€ pièce, on nous vendra de la m…

    Désolé pour le double commentaire.

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