Qu’il est difficile, quand on est un calembourdiste impénitent, de résister à plaisanter sur le nom des Français de Klone quand on chronique Black Days, leur dernier album. Il faut dire qu’à première écoute, la musique de Klone ressemble beaucoup au métal progressif façon Tool: même construction chaotique des morceaux, mêmes jeux de guitare et de basse, même goût pour les pochettes torturées.

Sauf que Klone n’est pas qu’une simple kopie (oups…): par certains côtés, le métal de Klone est nettement plus primal, notamment par des vocaux ultra-agressifs, limite hurlés, qui rappellent un peu le métal énervé d’Evergrey ou même un autre groupe français de grands subtils, j’ai nommé Gojira. On trouve même, au sein du chaos sonore de morceaux comme “Spiral Down” ou dans l’instrumental “Closed Season” (trop bien, mais trop bref), des ambiances que ne renierait pas Indukti.

Depuis le temps, vous me connaissez: quand je commence à comparer un groupe avec Indukti, ça promet du bon. Pas forcément du délicat, cela dit, et ce Black Days est un album qui tabasse bien comme il faut, sans pour autant se départir d’une complexité et d’une technique certaine. C’est pas du métal pour noobz, fait s’accrocher à ses oreilles, même avec des morceaux relativement calmes du genre “Give Up the Rest”, qui fait très fort dans la déconstruction.

On notera également la reprise de “Army of Me” de Björk, qui m’a fait rire principalement parce que le morceau – repris par Skunk Anansie – est également présent (central, même) dans la bande originale de Suckerpunch. Je ne sais pas ce que vaut la version originelle de Björk, mais je doute qu’elle soit aussi brutale que celle de Klone, qui elle-même est déjà plus brutale que celle des punkettes du film.

Alors certes, il n’y a rien dans ce Black Days qui n’ait pas déjà entendu à gauche ou à droite, une fois ou l’autre, mais le (mauvais) traitement que Klone fait subir à ses multiples influences donne au final un album plutôt original, très puissant et primal, mais également intelligent et aux ambiances superbement travaillées. C’est évidemment encore un candidat au titre d’album de l’année qui date d’il y a un an, mais je commence à avoir l’habitude.

Quoi qu’il en soit, si vous l’aviez raté jusqu’ici, c’est le moment de la séance de rattrapage: Klone m’a konvaincu.

Oups…

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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