À l’heure actuelle, je possède chez moi environ 1 200 CD de musique. Je ne dis pas ça pour faire mon cacou, façon “concours de celui qui a la plus grosse”, mais bien parce que cet état de fait me pose un problème pratique et – oserai-je le dire? – moral.

Problème pratique: je ne sais pas si vous avez une idée de la place que prennent 1 200 boîtiers “jewel case” de CD standards (sans compter les digipacks plus ou moins exotiques). Moi si. Et, pour paraphraser les Barbouzes, je dirais même que ça encombre.

Il faut dire que, quand j’achète un disque, celui-ci va direct dans l’ordi, numérisation en MP3 à 320 bits (juste parce que je suis un gros bourrin), importation dans iTunes (juste parce que je suis un Mac-head irrécupérable) et basta! Le disque physique, lui, va rejoindre ses confrères sur une étagère, d’où il ne bougera que quand je me prendrai de ranger une énième fois le bazar.

Problème moral, ensuite: un CD, c’est plein de matériaux plus ou moins toxiques assemblés en quelque chose de moyennement recyclable, qui est ensuite transporté à travers la planète à grands renforts d’énergie fossile. En tant qu’écolo hypocrite périurbain lambda, ça m’enquiquine quelque peu. À ces considérations environnementales s’ajoutent des questions de droits numériques, sans oublier les vieilles histoires d’ayants-droits transnationaux qui se goinfrent sur le dos des artistes.

Dilemme: en achetant un disque physique, j’ai conscience de contribuer à la pollution de la planète et à l’engraissement disproportionné de grands médias dinosauriens et liberticides. Je sais: je caricature. Un peu. Je passe sur la sale habitude de truffer les boîtiers de disques supplémentaires contenant des vidéos qui ne m’intéressent pas ou des reprises enregistrées dans la salle de bain du batteur.

Mais, en passant à la musique numérique – et ne nous voilons pas la face: si on excepte quelques indépendants microscopiques, ici en Suisse, ça veut dire “iTunes Music Store” et un peu rien d’autre – je perds le contrôle sur le format dans lequel je souhaite obtenir ma musique, je perds une bonne dose de choix et je cesse de soutenir les boutiques locales (= la Citadelle) que j’aime bien.

Si quelqu’un a une formule magique pour me permettre de continuer à écouter la musique que j’aime sans avoir à choisir entre la peste carbone et le choléra DRM, je suis preneur…

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