En 1943, la guerre entre la Grande-Bretagne et la France fasciste se poursuit depuis maintenant plus d’une année. Si les Anglais gardent la maîtrise des airs et des mers autour de leurs îles, les troupes françaises sont victorieuses au Proche-Orient. C’est dans ce contexte que commence Opération Charlemagne, dix-huitième tome de la série de BD uchroniques Jour J.

La particularité de ce nouvel album est qu’il se situe dans la continuité d’une uchronie précédente, Omega – continuité qui devrait connaître une conclusion que l’on devine peu riante dans un prochain album, intitulé Le Crépuscule des damnés. Ce qui répond à une de mes critiques récurrentes de cette série: un format court peu adapté au développement d’uchronies.

L’histoire suit Léo Berger, un des rares pilotes français qui a choisi l’exil en Angleterre pour éviter de servir le régime fasciste de Laval. Au cours d’une mission de reconnaissance, il est abattu et se réfugie, avec ses précieux clichés, chez une aristocrate qui, coïncidence, doit accueillir en son domaine une représentation de l’Orchestre de Moscou.

L’ambiance de cet Opération Charlemagne rappelle les films de guerre des années 1960, avec tous ses poncifs: le pilote caché par une jeune et jolie femme, la police secrète à ses basques qui n’hésite pas à recourir aux pires exactions pour obtenir des aveux, la vie culturelle qui continue, comme si de rien n’était — sauf qu’ici, ce n’est pas la France occupée, mais la France tout court.

Malgré le côté poncif et le dessin de Maza (qui officie également sur Wunderwaffen et qui, décidément, ne me convient pas), ce nouveau tome est loin d’être inintéressant. On sent chez les auteurs les fanas de l’aviation, qui n’hésitent pas à faire du name-dropping aéronautique en plus des personnalités dans des rôles plus ou moins à contre-pied (Simone de Beauvoir en ministre de la propagande).

Ces réserves mises à part, c’est donc un Jour J parmi les meilleurs de la série que cet Opération Charlemagne. J’espère que cette expérience sur un format plus long servira d’inspiration pour des prochaines uchronies.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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