Pour ce vingt-troisième tome – eh oui, déjà! – la série uchronique Jour J nous offre une balade loin de ses habituels rivages franco-américains: La République des Esclaves traite en effet de la rébellion de Spartacus, en 71 avant notre ère et imagine le destin de son armée d’esclaves qui réussit à s’embarquer pour la Sicile et y fonder une république indépendante.
Quinze ans plus tard, Jules César se retrouve face à un dilemme: attaquer la Gaule, comme il en a l’intention, mais en laissant Rome ouverte à une éventuelle (et un peu fantasmée) attaque des affranchis ou aller régler une fois pour toute leur compte à cet affront vivant à la puissance de Rome.
Ceci posé, le reste de l’histoire se déroule sans beaucoup de surprises: ruses, trahisons, grandes batailles, armes secrètes d’une historicité discutable – des miroirs d’Archimède pour défendre Syracuse, etc. L’atmosphère de la Rome est plutôt pas mal restituée.
Je suis beaucoup moins enthousiaste sur la BD en elle-même. Oh, certes, le dessin de Fafner est plutôt pas mal en soi, mais il manque parfois de dynamisme et j’ai trouvé le découpage des planches confus, trop rapide sur certains points, alternant entre Rome et la Syracuse des affranchis.
De façon générale, La République des Esclaves est un album qui souffre de sa forme courte: il aurait tout aussi bien pu faire seize pages de plus, voire carrément être en deux tomes. Pas mal de scènes qui auraient pu donner un souffle épique à l’histoire sont bouclées en deux ou trois cases.
En résumé, on a un Jour J qui repose sur une histoire intéressante, une uchronie originale, mais qui est sérieusement plombée par un format court, mal adapté à la narration, C’est hélas un problème classique dans cette série.
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