Bonjour les gens! Au moment où j’écris cette chronique, on est lundi soir et je regarde Jupiter Ascending sur ce qu’on appelle pudiquement une “chaîne du câble” (c’est un euphémisme pour “télé de merde”). On est limite dans le domaine du livetweet, là. Oui, je m’emmerde un peu, là.

Ma première remarque, c’est “OK, comment s’appelle le roman jeune-adulte dont ce truc est l’adaptation?” Parce que fondamentalement, on a tous les clichés du genre: la jeune fille qui a une vie de merde, mais qui se retrouve reine de la galaxie, ou un truc du genre.

Évidemment, ça implique un complot pour la tuer avec des chasseurs de prime de l’espace et un garde du corps beau, ténébreux et avec un sombre secret, ainsi qu’une famille de psychopathes décadents qui lui en veulent et qui voient les Terriens comme une réserve de produits de beauté. Ah, et des jolies robes aussi.

Soyons clair: tout n’est pas à jeter. Les visuels sont assez bluffants, dans leur style space-baroque kitschouille et lumières bleues, quelque part entre Dune et Warhammer 40,000 – deux univers que je n’aime pas, cela dit. La partie dans l’administration galactique a un petit côté Doctor Who décalé qui est plutôt marrant.

Le reste, euh…

Disons que je serais moins sceptique si j’avais l’impression que les Wachowskis, auteurs et réalisateurs de ce film, savaient où ils vont. Il y a une alternance de sérieux et de pas-sérieux, des collisions de styles graphiques qui piquent le cerveau, des clichés en pagaille (un mariage, sérieux?) et de trucs totalement gratuits.

Il y a aussi cette impression qu’on débarque dans un univers gigantesque et que le film essaye désespérément de couvrir cinq volumes de six cents pages. Je suppose que le voir en français (“Le destin de l’univers”, quelle vaste blague!) n’aide pas.

Quelque part, je ne regrette pas de le regarder, mais je ne regrette pas non plus de ne pas avoir payé une place de ciné pour cela. C’est un bon gros blockbuster avec une blinde d’effets visuels qui en jettent, mais qui tentent de cacher – mal – une histoire bourrée de clichés jusqu’à la gueule, avec des héros vides, des méchants ineptes et une réalisation qui ne sait pas ce qu’elle se veut.

Il y a des choses à récupérer, surtout si on est rôliste (un vrai rôliste, c’est comme un Suisse: ça récupère tout), mais dans l’absolu, prévoyez une bonne dose d’alcool.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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